Nouvelle Societe

01-06-09

Gauche, droite… libertaire ?

Il y aura bientôt 12 ans que j’écris sur Internet des textes qu’on a un jour décidé d’appeler des blogues. Plus d’un millier de textes parlant de politique, décrivant l’avènement d’une « Nouvelle Société » plus juste. Comme au départ on disait de gauche tout ce qui prônait plus de justice, je me suis vite dit de gauche.

Deux fois candidats pour le Nouveau Parti Démocratique  –  parti centriste selon les critères universels, mais à gauche de l’échiquier politique canadien –  personne ni moi, n’avons plus jamais douté de mon allégeance. Jusqu’à ce que l’on me souligne des divergences entre mes prises de positions et la Gauche orthodoxe.

Par exemple, j’ai un grand respect pour l’ordre.  Pas l’ordre établi, mais un ordre juste, qui reste à établir; quand elle semble s’opposer à la clémence envers les coupables, ma priorité va à la défense des innocents.  De même, quand il apparait que trop de remises en questions  peuvent mener à l’inaction, ma priorité va à l’efficacité.  Suis-je vraiment à gauche ?

J’ai aussi beaucoup de respect pour les appartenances identitaires, avec  un refus des brassages de cultures imposés par la pauvreté ou les impératifs stratégiques.  Ce respect des cultures me rend bien à l’aise au sein de la gauche quand je dénonce férocement l’impérialisme occidental au tiers-monde,  les incursions militaires qu’on y entreprend et quand je soutiens que le mondialisme est une sordide arnaque.

Je m’y sens moins à ma place, toutefois, quand le même respect des cultures m’amène à souhaiter qu’on ne se mêle des affaires des autres que s’ils nous invitent à le faire. Encore moins quand  le respect de NOTRE culture me fait dénoncer l’immigration et que je dis que c’est chez eux et non chez-nous qu’il faut aider les autres. Je me retrouve alors souvent avec une Droite que d’habitude je ne fréquente pas.

Je fais aussi froncer les sourcils de mes camarades de la gauche, lorsque je dis que la redistribution de la richesse ne doit pas conduire à une parfaite égalité, sous peine de réduire dangereusement la motivation dont nous avons besoin pour progresser, mais à une société tendanciellement égalitaire, dont la misère est supprimée, mais où subsistent les inégalités qui récompensent l’effort et qui répondent aux exigences éthiques de la justice commutative.

Je reçois de même, parfois, des oeillades assassines de la gauche tout autant que de la droite, quand  je dis que le véritable clivage, quand on pense à bâtir une nouvelle société, n’est plus entre travailleurs et patrons, mais entre d’une part un capitalisme élitiste s’appuyant sur l’assistanat  et, d’autre part, un entrepreneuriat auquel la créativité et l’initiative inhérentes à une société complexe font désormais accéder tous les travailleurs. 

Pour coiffer le tout,  mon coeur est-il bien à gauche, si je crois que l’ultime objectif social du citoyen  n’est pas son enrichissement – qui n’est qu’une condition préalable nécessaire -mais le pouvoir que lui donne cet enrichissement pour affirmer sa liberté et se réaliser comme individu ?  Avec tous ces petits travers, puis-je néanmoins me dire un homme de gauche ?

Je l’espère, car ayant une position ferme pour l’intervention de l’État et soutenant la nécessité d’une redistribution massive  de la richesse, je suis inacceptable à droite.  Ou suis-je ? Qui suis-je ?  Étais-je un libertarien qui s’ignore ?  J’ai consulté les défenseurs du dogme et l’on m’a vite détrompé…

Pourtant, m’interrogeant moi-même, j’en ai conclu que je l’étais à moitié, car la Nouvelle Société que je souhaite est à deux paliers. A la base, un palier qui correspond  à cette division du travail que permet la vie en société et qui nous enrichit.  À ce palier, il faut  reconnaître notre interdépendance et promouvoir la solidarité. Il faut mettre en commun. Il faut accepter l’État et c’est le domaine de la démocratie. 

Sur ce basilaire, cependant,  un deuxiéme palier se construit, au rythme de notre enrichissement collectif, où notre individualité  et notre désir de liberté doivent prévaloir.  Ce désir de liberté est légitime. Être de gauche, à mon avis, ce n’est pas s’opposer à la construction de ce piano nobile libertaire dont chacun aménagera sa parcelle à son goût.   C’est s’assurer qu’est construite prioritairement la base collective qui garantit la dignité  de chacun et le bien être de tous, à la mesure des moyens que nous fournit notre société  d’abondance et de la volonté de partage que détermine le consensus social.   En bas, il faut que ce soit tous pour un. À l’étage, vive l’individu et sa liberté !

Pierre JC Allard

14-12-08

Le biais médiatique

LE PROBLÈME

Parce qu’il ne veut plus croire ce qu’on lui dit, l’électeur ne peut plus voter pour une idée ou un programme; il en est réduit à voter pour une image et un visage: nous sommes en « démocratie cosmétique ». Mais un politicien a le visage et l’image de ses moyens et de ses appuis; appuis transparents, mais aussi parfois tacites, implicites et occultes

L’électeur qui en est réduit à voter pour des images tend naturellement à favoriser celles qui sont omniprésentes et le mieux fagotées. Si un parti ou un candidat peut consacrer à se faire connaître et complimenter 20 fois la somme dont disposent certains de ses adversaires, la lutte n’est pas égale. On a prétendu régler ce déni d’équité par la limitation des dépenses électorales, mais les dépenses électorales ne sont que la toute petite pointe de l’iceberg.

Ce n’est pas la publicité payée qui est vraiment efficace, mais la publicité gratuite faite par les médias, les commentateurs, les éditorialistes. La liberté de la presse – qui ne doit en aucun cas être remise en question – permet hélas de contourner facilement l’esprit de la limitation imposée aux dépenses électorales. On manipule comme on veut via les médias, et le politicien qui ne peut compter sur la bienveillance des médias n’a aucune chance.

Quand un chroniqueur consacre 5 colonnes en page 4 de La Presse à louanger une candidate, combien d’argent devraient dépenser ses adversaires pour rétablir l’équilibre? Quand les médias citaient Pierre, Jean, Jacques en oubliant commodément Michel, est-ce que Prescott, en 1998, avait une chance de devenir maire de Montréal? Comment, sans museler les médias, donner une couverture honnête à chaque parti et à chaque candidat ?

UNE SOLUTION : Un message pour chacun et moins de bruit pour tous

La couverture inégale que donnent les médias aux divers partis et aux divers candidats fausse le jeu électoral. On peut donner une chance honnête à chaque parti et à chaque candidat en rejetant l’approche marketing de la démocratie – laquelle vend comme du savon des idées creuses à une population distraite – et en la remplaçant par une obligation de l’État d’informer.

À chaque élection, l’État doit prendre en charge le coût de diffusion à l’échelle nationale, dans tous les médias écrits et télévisuels, du programme de chaque parti et du CV du chef de chaque parti. Chaque parti reconnu doit jouir aussi, aux frais de l’État, d’un envoi postal gratuit à tous les ménages de son programme et des curriculums des membres de son équipe. Chacun doit recevoir un même temps d’antenne à la radio et à la télévision. Un ou plusieurs débats télévisés doivent permettre aux chefs de tous les partis de s’affronter. Au palier des circonscriptions, les curriculums des candidats députés doivent aussi, en début de campagne, être publiés aux frais de l’État dans tous les journaux de la circonscription et faire l’objet d’un envoi postal gratuit à tous les ménages de la circonscription.

Ensuite ? Ensuite, on arrête et l’on se tait. Quiconque a un programme doit pouvoir le soumettre à la population sans que son message soit occulté, couvert par le vacarme des publicités payées. Aucune autre publicité gratuite ou payée que cette présentation unique des programmes et des curriculums ne doit être tolérée durant la campagne électorale. S’inspirant du ¨silence¨ médiatique que l’on fait déjà respecter la veille de l’élection, l’État doit mettre son veto à l’insignifiance durant toute la campagne électorale.

Restent les commentaires d’une presse qu’on veut libre. On peut rétablir l’équilibre entre les partis et les candidats sans priver les journalistes de leur droit de parole; il s’agit simplement de les forcer à passer aussi le micro. Que les journalistes continuent d’y aller de leurs commentaires sur les partis et leurs programmes comme sur les candidats; mais, dans la tradition du droit de réplique, tout article jugé critique par le Directeur général des élections doit donner lieu à une réponse de la partie présumée lésée. Quant aux articles et communiqués n’attaquant personne mais mettant en évidence un candidat ou un parti, il faut alors accorder à leurs adversaires un temps/espace équivalent pour qu’eux aussi puissent se faire connaître sous un jour favorable.

( Addendum 2007/04/05: Blogues et sites persos ouverts au public sont assimilés à des médias. Durant une campagne électorale, tout individu ou blogue qui diffuse une information politique doit ouvrir ses colonnes à tous les partis et à tous les candidats, accordant à chacun le droit d’y publier à la hauteur des normes et aux conditions que nous avons indiquées pour les medias )

Qu’on ne nous dise pas qu’il est inapproprié d’accorder à un parti marginal la même couverture qu’à un parti qui semble capable de prendre le pouvoir; c’est peut-être parce qu’il n’a pas cette couverture équitable qu’un parti demeure marginal, et seulement parce qu’il a cette couverture que tel autre parti apparaît comme prêt à former le gouvernement. C’est à la population correctement informée qu’il appartient d’en décider, pas à des chefs de pupitre.

Est-ce que cette approche ne serait pas juste ? Ou aurait-on peur que, privée du cirque médiatique qui l’entoure, une campagne électorale ne parlant que des vrais enjeux ne devienne ennuyeuse et que la population ne se désintéresse encore plus de la politique ? Si c’est le cas, il vaudrait mieux trouver une autre façon de l’intéresser que de lui rabâcher des slogans vides.

Pierre JC Allard

13-12-08

L’électeur aliéné de la chose publique

LE PROBLÈME

Comment, dans le système actuel, le citoyen pourrait-il croire que ce député, dont l’allégeance est à un parti qui l’a choisi, est son représentant et lui rendra des comptes ? Le citoyen ne croit plus que quiconque prétend le représenter au sein de l’État soit vraiment SON représentant et il est donc totalement aliéné de la chose publique.

En introduisant une démocratie contractuelle et en redonnant au député son rôle de législateur, on amène indubitablement l’électeur à s’intéresser davantage à son représentant, mais l’on ne règle pas pour autant la question de la représentativité de celui-ci

Avec cette réforme, en effet, le député devient un personnage important alors que, pour l’électeur, il demeure un inconnu. Ne risque-t-on pas que le député s’éloigne encore plus de ses commettants et les représente encore moins? Assurément. Il faut donc prévenir et pallier cette distanciation en recréant la relation personnelle qui était à l’origine du concept de démocratie représentative.

UNE SOLUTION: Une démocratie VRAIMENT représentative

Il faut faire en sorte que l ‘électeur ait un représentant qu’il connaisse et auquel il puisse s’identifier. Il trouvera dans cette relation la motivation de choisir ce représentant avec soin et, aussi, un sentiment d’appartenance à la structure politique qui l’incitera à en suivre avec plus d’intérêts les péripéties, ce qui est une condition essentielle d’une vraie démocratie.

Le régime que nous avons présentement n’a de la démocratie représentative que le nom et la prétention, sans en avoir la substance ni les avantages. Pire, il ne semble pas raisonnable de penser qu’on pourrait le modifier et établir une relation personnelle vraiment fonctionnelle entre un député et ses dizaines de milliers d’électeurs. Il faut donc renoncer à certaines idées toutes faites et établir de nouvelles strates dans la hiérarchie de représentation.

Entre le député et l’électeur, deux nouveaux paliers nous semblent nécessaires; celui de « Grand Électeur » et celui de « Conseiller ».

Un « Grand Électeur » auquel celui qui « sait qu’il ne sait pas » peut déléguer son vote. On peut voir ici la nature et le fonctionnement de cette délégation ainsi que ses limitations : http://nouvellesociete.org/611.html

Un « Conseiller » qui est la concession faite à l’électeur de vouloir sans cesse exprimer ses doléances et demander des faveurs. Nous verrons dans un autre texte comment le citoyen peut et doit continuellement intervenir avec vigilance pour surveiller l’application des loi, mais quand c’est lui personnellement qui est concerné, on lui donne aussi une oreille attentive. Voir ici le rôle et le fonctionnement du conseiller.http://nouvellesociete.org/612.html

Ce sont ces nouveaux paliers qui « humanisent » la démocratie représentative et constituent aussi une diffusion du pouvoir qui est la seule défense contre la tyrannie, mais ne doit pas dégénérer en un communautarisme de factions et d’opposition.

Pierre JC Allard

12-12-08

La marginalisation de l’Assemblée Nationale

LE PROBLÈME

Dans le régime actuel, l’électeur doit choisir: d’un seul vote : a) le parti auquel il veut confier la tâche de former un gouvernement, et b) le député qui représentera une circonscription électorale. Normalement, il fera le choix rationnel de voter pour le parti qu’il souhaite voir former le gouvernement. Il ignorera le candidat député, un inconnu parmi d’autres inconnus, tous choisis par des organisations politiques qui lui sont totalement étrangères et auxquelles lui, le citoyen ordinaire, ne participe pas

C’est un choix rationnel, mais le député, celui qui en théorie nous fait nos lois et devrait représenter l’électeur, ne reçoit donc plus de mandat réel et ne représente plus personne: il ne représente que le parti politique qui l’a choisi comme candidat et ne rend de compte qu’à celui-ci. Il n’a pas concrètement la liberté de se dissocier de ce parti et de voter selon sa conscience: il pourrait être remplacé par un jeton entre les mains du Premier Ministre.

Dans ce scénario, le député n’a plus de rôle utile; il est largement perçu par la population comme s’acquittant – plutôt mal que bien – de celui ambigu d’un distributeur local officieux des passe-droits du gouvernement. L’Assemblée Nationale, n’ayant elle-même pas plus d’utilité que ceux qui la composent, se borne donc à entériner – après des discussions toujours oiseuses et souvent disgracieuses – des décisions prises en caucus par le gouvernement,. Comment redonner aux députés et à l’Assemblée Nationale leur rôle et leur dignité ?

UNE SOLUTION : Un député indépendant et une Assemblée souveraine

Dans le régime que nous proposons, le député doit être un homme de confiance, élu sur la base de sa réputation et ne représentant que ses électeurs. L’électeur le choisit par un vote distinct de celui par lequel il choisit le Premier Ministre. Ne peut être candidat au poste de député qu’une personne sans affiliation partisane, déclarant solennellement qu’il sera impartial et ne fera état d’aucune préférence pour l’un ou l’autre des partis politiques inscrits.

Les députés tous indépendants constituant l’Assemblée Nationale votent les lois que propose le gouvernement ou ne les votent pas. On leur demande de juger impartialement des lois proposées à l’aune de la conformité de ces lois au programme sur la base duquel le gouvernement a été élu et d’évaluer aussi constamment le gouvernement lui-même.

La campagne électorale pour l’élection d’un nouveau gouvernement débute dix (10) jours après le vote de révocation par l’Assemblée. Le gouvernement durant l’intérim doit se limiter à la gestion conservatoire des affaires courantes, sous peine de nullité des autres décisions et engagements pris par l’État durant cet intérim.

Comment l’Assemblée Nationale procède-t-elle à l’évaluation du gouvernement ? Au sein de l’Assemblée Nationale, les députés se répartissent d’abord la tâche spécifique de surveiller par petits groupes (Commissions parlementaires) les activités sectorielles de l’État. Ensuite, chaque Ministre du gouvernement se présente mensuellement devant l’Assemblée Nationale, propose ce qu’il a à proposer et rend compte de l’état d’avancement de ses travaux. On le questionne.

Si, après avoir entendu les réponses du Ministre, une majorité des députés juge que le travail de celui-ci est insatisfaisant, au vu du programme qui a permis au parti d’être élu et de former le gouvernement, ce Ministre est blâmé et a un mois pour s’amender. Si le mois suivant sa performance ne donne toujours pas satisfaction, les députés peuvent voter son renvoi, le Premier Ministre ayantalors trois (3) jours pour lui désigner un remplaçant.

Les députés peuvent aussi introduire des amendements aux projets de lois soumis par les ministres, amendements dont l’Assemblée jugera de la pertinence et de l’opportunité selon le même critère : la conformité au programme du parti que la population a élu. Le gouvernement peut en tout temps mettre fin à la présentation d’amendements et demander le vote, mais il le fait alors à ses risques d’être blâmé et d’en subir les conséquences, puisque l’Assemblée Nationale a le pouvoir de révoquer le gouvernement.

En effet, après que tous les ministres ont fait leur rapport, c’est le Premier Ministre lui-même qui se présente devant l’Assemblée en fin de mois pour rendre compte et être évalué. S’il est blâmé pour sa conduite globale des affaires de l’État – et s’il ne s’amende pas au cours du mois de grâce qui lui est aussi accordé – c’est lui et tout son cabinet qui sont révoqués.

Ce pouvoir de révocation du Premier Ministre, même si celui-ci a été élu directement par la population, est de l’essence même du régime que nous proposons. Le mandat direct que la population a donné au Premier Ministre en l’élisant est donc explicitement conditionnel à ce pouvoir de révocation par l’Assemblée.

Pierre JC Allard

11-12-08

La nullité de l’engagement préélectoral

LE PROBLÈME

La démocratie représentative repose sur un contrat implicite : le postulat que l’élu qui reçoit un mandat des électeurs aura le comportement qu’on attend de lui et que sa politique sera celle qu’il a proposée. Quand le citoyen n’y croit plus mais sait, au contraire, que ce que dit un candidat avant une élection n’est pas un indicateur fiable de ce qu’il fera après l’élection, pourquoi prêterait-il plus qu’une oreille distraite au discours politique ? Un discours souvent d’ailleurs énoncé de façon volontairement ambigu, pour ratisser plus large et ne contrarier personne ?

Le citoyen s’est résigné aux pirouettes de ses élus et n’a plus confiance au contrat implicite entre lui et ses représentants. Il n’y croit plus. Cette perte de confiance est la première et la plus grave de failles qui exigent que l’on transforme notre démocratie. Comment imposer aux élus de tenir leurs engagements ?

UNE SOLUTION : Une démocratie contractuelle

Pour que le citoyen reprenne confiance en ses hommes politiques, il faut que ceux-ci soient tenus de respecter leurs promesses. À l’engagement préélectoral a valeur nulle doit succéder l’engagement préélectoral à valeur contractuelle. Le mandat de représentation que confie la population à son gouvernement élu doit avoir la forme large et la valeur d’un CONTRAT.

L’élection du gouvernement doit être un « contrat de gouvernement », conclu entre la population et un parti politique. Un parti politique est une petite équipe qui prétend avoir la sagesse de gouverner, est régulièrement inscrite comme parti au bureau du Directeur général des élections, propose un programme et présente un candidat au poste de Premier Ministre.

Un programme, parce qu’un contrat de gouvernement doit être un contrat écrit et que c’est le programme d’un parti politique qui doit devenir le projet de contrat. Le programme d’un parti politique, c’est une offre de services que ce parti fait à la population.

Soigneusement rédigé à cette fin, il ne se limite pas à indiquer les buts et objectifs qui, si ce parti est élu, deviendront ceux du gouvernement pour la durée de son mandat; il doit décrire aussi les lois que le parti entend faire adopter, les projets qu’il veut entreprendre, leur délai d’exécution et leur enveloppe budgétaire, les mesures fiscales qu’il appliquera, de même que ses politiques de santé, d’éducation, de développement commercial et scientifique, etc.

Tout ne peut être prévu au programme, mais un élément essentiel du programme d’un parti politique doit être d’indiquer les critères, compatibles avec l’esprit de ce programme, qui détermineront les choix du gouvernement lorsque des circonstances imprévues exigeront que celui-ci agisse au-delà des termes stricts de son programme.

Le programme d’un parti politique est un projet de contrat. La population en fait un contrat exécutoire en accordant la majorité absolue de ses suffrages au candidat de ce parti au poste de Premier Ministre. Le Premier Ministre a le mandat impératif d’accomplir le programme sur la foi duquel il a été élu. Si le gouvernement (le Premier Ministre) ne respecte pas ses engagements, il doit être immédiatement démis de ses fonctions.

Cette approche est propre à redonner confiance à l’électorat, mais elle exige évidemment qu’une entité impartiale détermine si le gouvernement tient ou non ses engagements et puisse, le cas échéant, le démettre de ses fonctions. C’est l’Assemblée Nationale qui doit avoir ce pouvoir. Une Assemblée Nationale qui sera, comme nous le verrons demain, composée entièrement de députés indépendants et impartiaux.

Pierre JC Allard

http://nouvellesociete.org

17-03-08

Préambule : Quelques idées simples

28 idées simples pour un monde meilleur

Il y a tant de choses à changer pour que notre société tourne plus juste… ! La justice, l’éducation, les soins de santé, la fiscalité, l’information, l’accès à la propriété…

Les propositions qu’on trouvera dans cette section résultent d’un effort avoué pour modifier ces textes jusqu’à ce qu’on en arrive à obtenir par un sondage l’accord de 70% de la population francophone de Montréal. Suite à cette expérience, réalisée en 1992, 25 de ces propositions ont fait l’objet d’une publication sous le titre « Monde ordinaire, c’est à ton tour »

Par la suite, en 1996, un autre sondage – bien scientifique celui-là et réalisé par la firme SONDAGEM – portant sur 9 des propositions du volume ainsi que sur 3 autres que l’on n’avait pas insérées dans l’édition de 1992, a permis de corroborer ce large consensus au sein de la population. En 1999, on a fait le point sur les avancées…. et les stagnations.

Il est clair que la population veut une révision radicale de la façon dont nos gouvernements approchent certains problèmes. Le plus souvent on demande un pas vers la Gauche; mais aussi, parfois, on exige des mesures traditionnellement associées aux revendications de la Droite. Nous avons loyalement publié sur ce site les unes comme les autres.

Ce qui nous a valu des critiques indignées de certains qui partagent la majorité de nos opinions, mais qui refusent d’admettre que la population, par exemple, en a ras-le-bol des grèves. Ou encore, qu’elle voudrait vraiment qu’on nettoie les rues des récidivistes violeurs d’enfants et autres immondices, sans trop se préoccuper de savoir si leur crime est le résultat d’une enfance malheureuse ou d’une « violence systémique »

Comment VOUS situez-vous face à ces propositions de changement ?

UN CONSENSUS DURABLE

En 1990, le Québec vivait encore le “lendemain de la veille” du référendum de 1980 et n’avait pas encore choisi la solution classique de reprendre du poil de la bête. C’était le temps de la morosité et il semblait que rien, jamais, ne ferait plus qu’une solide majorité des Québécois puissent se mettre d’accord sur quoi que ce soit; même sur le terrain sacré de la patinoire, les loyautés étant partagées entre Nordiques et Canadiens!

Quand j’ai écrit “Monde ordinaire c’est à ton tour…”, mon intention première était de créer des consensus. Je voulais identifier les problèmes qui préoccupaient la population et proposer des solutions avec lesquelles au moins 70 % des gens seraient d’accord. C’est ce que j’ai fait.

Ayant identifié par un sondage les problèmes prioritaires, j’ai passé le plus clair de deux années à y chercher de vraies solutions concrètes qui plairaient à une large majorité de la population, soumettant à des douzaines de personnes à gauche et à droite – à mes amis mais aussi à des inconnus – des ébauches de solution que je corrigeais par la suite en tenant compte des remarques qu’on m’apportait.

En mars 1992, ce livre apportait vingt-cinq (25) propositions dont je pouvait raisonnablement affirmer que chacune emportait l’adhésion d’au moins 70 % de la population francophone de Montréal. Depuis sept ans, le soutien populaire à ces propositions n’a jamais faibli et les efforts de groupes divers – comme d’ailleurs la simple pression du bon sens ! – ont fait évolué la situation .

En janvier 1996, il m’a semblé opportun de corroborer d’abord par un sondage scientifique ce que les sondages maison de 1992 nous avaient permis d’affirmer. Ce sondage – dont les données brutes et les résultats d’analyse sont disponibles pour quiconque souhaite y avoir accès – a été fait pas la maison Sondagem. Pour des raisons budgétaires, il n’a porté que sur douze (12) des thèmes et un exemple des résultats apparaît à la section 6 de ce site (L’information électorale).

Quatre ans plus tard la population maintenait son accord (à plus de 70 % !) avec toutes les propositions sur lesquelles on l’a consultée, leur conférant une légitimité certaine. Les gouvernants peuvent les ignorer, mais n’ont plus l’excuse de prétendre qu’il ne s’agit que des idées d’un seul homme.

LA LOI DE L’INERTIE

En 1992, tous les médias de quelque importance au Québec et bien d’autres – plus de soixante ! – ont parlé de ce livre en bien, avec une unanimité qui faisait plaisir à voir. Trois ministres et un Bâtonnier s’y sont intéressés et des centaines de citoyens m’ont fait savoir qu’ils étaient d’accord. Durant toutes ces années, personne n’ a relevé le gant de trouver une objection valable à la mise en place de l’une ou l’autre des solutions proposées. Alors, pourquoi ne vivons-nous pas dans une Nouvelle Société?

Parce que personne en position d’autorité n’a décidé de faire quoi que ce soit pour faciliter l’avènement d’une Nouvelle Société. Le destin des diverses propositions est éloquent sur ce point : tout ce qui dépendait de la technologie est survenu ou est en voie de se réaliser, mais dès qu’une décision politique devait être prise… elle ne l’a pas été. Toutes les évolutions nécessaires de notre société apparaissent ainsi comme autant de torrents, endigués par l’inertie des politiciens dont aucun ne semble avoir une vision qui dépasse l’horizon de sa réélection.

Tôt ou tard, l’un ou l’autre des torrents emportera sa digue et notre société fera en catastrophe, sur ce point particulier, les changements nécessaires. Demain la santé ? Puis un autre torrent sortira de l’espace où on veut le confiner, un autre crise imposera qu’on s’en occupe … Après-demain, l’éducation ? La justice? Mais, en attendant, on pâtit de chaque problème escamoté. Et la solution en catastrophe, quand elle viendra, fera un maximum de victimes.

LE «RÉACTIONALISME CONSENSUEL»

Pourquoi l’inertie ? Parce que notre vraie forme de gouvernement est le “Réactionalisme consensuel” tel que Bourassa lui a donné sa forme définitive. Nos dirigeants n’ont d’autre objectif que de réagir à ce que la population perçoit comme un crise et n’y réagissent que lorsque un large majorité de la population est d’accord sur une solution.

Le gouvernement qui “laisse pourrir” une situation est, en fait, fébrilement occupé à tester par des sondages l’impact sur l’opinion publique des hypothèses de solution qui circulent dans les médias. Quand l’opinion de la population s’est cristallisée, le gouvernement fait ce qu’il croit que la population, à moyen terme – (comprendre à la prochaine échéance électorale) – lui saura gré d’avoir fait. En régime de Réactionalisme consensuel, cette activité d’atermoiements, de sondage et de demi-mesures constitue l’alpha et l’oméga de la pensée politique.

C’est pour ça que la diffusion des idées de ce site sont utiles : parce qu’on propose des solutions de consensus à des problèmes qui deviendront incessamment des crises. Je n’ai pas la naïveté de croire que nos gouvernants sortiront subitement du coma velléitaire attentiste et choisiront de gouverner; mais je pense que s’ils apprennent de la bouche d’un grand nombre de citoyens qu’il y a des solutions qui font consensus, ils sentiront qu’il est plus avantageux pour leur carrière d’agir que de ne pas agir. Et ils agiront dans la bonne direction, comme une plante, qui n’a pas vraiment d’activité mentale, a néanmoins ses tropismes qui la guident sûrement quand elle projette ses racines.

L’ÉTAT DES DOSSIERS

7 ans après la publication de “Monde ordinaire c’est à ton tour…” bien des choses ont changé. Il semble opportun de faire le point sur ce qui a été fait dans le sens de la mise en application des propositions initiales, de voir où en est le débat, de biffer d’un trait celles – et il y en a – qui n’ont plus leur raison d’être. Le clivage est net – que nous avons déjà souligné – entre les changements rapides qui découlent de l’évolution des technologies et la stagnation qui marque les dossiers où une décision politique est nécessaire: on voit vite où le bât blesse!

Ce site et les commentaires qu’il m’attire peuvent aider à la mise au point de stratégies d’action concrètes qui permettront au monde ordinaire de faire connaître sa volonté. Et peut-être, un jour, de poser sur le front de son gouvernement bien-aimé le baiser magique qui sortira enfin celui-ci de sa torpeur. Ce site n’est pas une fin en soi; il se voudrait précurseur d’une mutation.

Préambule : Le sens des faits

C’est par 10, par 100, par 1000 que les médias rapportent chaque jours les faits significatifs qui illustrent la déchéance de notre société moribonde et la bêtise ou la turpitude de nos élites, de ceux qui nous manipulent, nous exploitent, nous gouvernent, nous possèdent…Derrière ce cirque navrant, dans les coulisses, nous savons bien que se passent des événements encore plus tragiques, des trafics encore plus ignobles, des trahisons encore plus impardonnables que ni les journaux ni la télévision ne révèlent.Car, insidieusement, une censure de plus en plus étroite réduit peu à peu au bouche-à-oreille – (et à l’Internet jusqu’à ce qu’on l’ait muselé!) – les moyens efficaces de diffusion de la nouvelle. La censure cache ce qu’elle peut, bien sûr. Mais, à défaut de pouvoir cacher, les médias du pouvoir simplifient, réduisent, ridiculisent.

Surtout, le pouvoir prend bien garde de ne pas souligner les liens entre les événements, de sorte que tout mal apparaît comme un cas fortuit. L’apathie et l’inertie faisant le reste, la population ne voit plus aujourd’hui la crise que nous vivons que comme un ensemble disparate de problèmes insolubles.

En réalité, et c’est ce qu’on veut nous cacher, nos malheurs – (du chômage, à la dette, en passant par la criminalité et l’analphabétisme) – sont des conséquences parfaitement cohérentes et prévisibles des décisions d’un État qui a renoncé à lutter pour le bien commun.

Dans cette page, je ne peux faire plus que de souligner, une fois par semaine, une décision ou un fait – en apparence isolé et donc relativement anodin – qui illumine pourtant, quand on y regarde à deux fois, les liens qui relient entre eux nos malheurs.

Ces liens sont aussi les fils conducteurs qui mènent tous à une même source: ce problème fondamental que nous ne sommes plus un peuple démocratiquement gouverné, mais un cheptel économiquement exploité au profit d’une minorité.

Je ne puis faire plus, mais il y a tellement plus à faire ! Chacun doit être à l’affût des horreurs que permet notre société et les faire connaître. Chacun, surtout, doit s’efforcer de voir lui-même les liens entre les événements, car il n’y a pas de substitut à une prise de conscience personnelle de la situation.

Comme il n’y a pas de substitut à l’indignation si l’on veut que naisse une volonté d’action et que les choses changent.

Préambule : Santé

Le monde a changé. Dans une société d’abondance, la santé est devenue LA priorité. Le système de santé, les services qu’il offre, les rôles des intervenants doivent être revus. Détournés à plaisir de tous les véritables enjeux par le quotidien, ceux dont c’est la mission de faire cette révision errent en colin-maillard, incapables de comprendre la nouvelle problématique de la santé. Les 80 petits textes de cette section n’ont d’autre prétention que de leur taper sur l’épaule…

Préambule : Bâtir une société

Filed under: Auteur — pierrejcallard @ 11:48
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La Section 9, la dernière de ce site, commence par l`’énoncé des objectifs d’une Nouvelle Société (900) suivi d’une description plus élaborée du Programme que celle-ci devra implanter. Elle poursuit en suggérant des éléments de stratégie qui peuvent favoriser cette implantation.

Les textes 902 à 908 de cette section cherchent à préciser certaines conditions préalables à une action concertée pour établir une Nouvelle Société. Ils suggèrent une approche prenant le Québec pour illustration, mais dont les principes peuvent être extrapolés où que ce soit si on les adapte aux circonstances locales .

Pour finir, un document bien pratique – « 42 propositions » (909) – dont peuvent s’inspirer ceux qui souhaiteraient faire une plateforme électorale de ce Programme ou de certains de ses éléments les moins contentieux.

Préambule : Penser une ville

Filed under: Auteur — pierrejcallard @ 11:44
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A l’automne 1994, il était évident qu’aucun candidat à la Mairie de Montréal n’allait apporter quelque proposition que ce soit pour résoudre les problèmes de la ville. J’ai décidé alors – comme je le disais à l’époque – «d’offrir un programme sans candidat comme solution de rechange à des candidats sans programmes».

Il en est résulté 18 propositions concrètes, une esquisse de budget et un scénario de fonctionnement du conseil municipal, le tout constituant un programme. Malheureusement, les medias, dans l’intention avouée de restreindre la lutte aux 4 partis en lice à l’exclusion des candidats indépendants, ont totalement occulté ce programme.

ll y avait à ce choix des medias une certaine ironie, puisque l’un des éléments fondamentaux de ce programme était de dénoncer les conséquences néfastes d’une structure partisane au palier municipal. Compte tenu de ce qu’avait vécu Montréal depuis la dernière élection on aurait pu espérer que les medias auraient été, en 1998, plus ouverts à considérer une alternative au système des «partis» qui ne sont que des « machines à faire élire », sans programmes, sans principes directeurs et sans cohésion.

Considérant que rien d’original n’avait été proposé cette année là non plus, j’ai pensé mettre alors en évidence sur ce site, sans RIEN EN MODIFIER, ce programme de 1994. Bien sûr, ce programme devrait aujourd`hui, en 2002, être remis à jour, ne serait-ce que pour changer les chiffres avancés à l’époque. Mise à part la proposition de création d’une entité métropolitaine – ce qui est enfin chose faite – les autres éléments de ce programme demeurent étonnamment d’actualité. Serait-ce que nous ne nous sommes pas beaucoup déplacés … ?

Mon but n’est évidemment plus de faire accepter ce programme; on peut désormais faire bien mieux. Je voudrais simplement inviter tout le monde à proposer des solutions aux problèmes de Montréal, aux problèmes des villes en général.

On remarquera que certaines des propositions qui sont faites devraient, si notre société fonctionnait à peu près correctement, être réalisées par les gouvernements de Québec ou d’Ottawa plutôt qu’au palier d’une ville. Je ne fais pas ici ces propositions parce que je confond les responsabilités des divers paliers de gouvernement, mais en application du principe que, quand le conducteur s’endort, le passager le mieux placé pour ce faire a le devoir de saisir le volant.

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