Nouvelle Societe

17-06-07

Les partis politiques

Filed under: Auteur — pierrejcallard @ 11:46

Tout citoyen ou groupe de citoyens peut constituer un parti et proposer un plan concret de gouvernement pour une période de quatre ans. Un parti est reconnu s’il est enregistré au Bureau des Élections. Pour garantir son sérieux, un parti qui s’enregistre doit produire 1 000 signatures assermentées d’électeurs soutenant sa démarche et une caution égale au revenu annuel moyen par tête du pays.

Dans un régime de démocratie contractuelle, les partis politiques jouent un rôle pivot : ce sont eux qui véhiculent les idées. Ils briguent les suffrages en proposant un programme qui est la synthèse concrète de ces idées proposent et un candidat au poste de Chef de l’Exécutif, lequel deviendra le responsable de leur réalisation. Ces partis, toutefois, sont bien différents de ceux que nous avons aujourd’hui. En fait, la notion de « parti », dans son acception actuelle, est l’antithèse même de ce qui doit prévaloir dans une démocratie..

Ce qu’on appelle aujourd’hui un parti, consiste en individus qui ADHÈRENT à une structure dont le but est la prise du pouvoir. La force du parti découle du nombre de ses membres et de leur loyauté. Leur nombre dépend de l’habileté qu’ont mis les dirigeants du parti à composer un programme et à forger des slogans qui ne rebutent personne et dépend donc de leur maîtrise de l’ambiguïté et de la compromission.

Quant à la loyauté, elle signifie ici une acceptation inconditionnelle de cette ambiguïté et de ces compromis. Le « partisan » renonce à son d’opinion et adhère à l’opinion du parti. Cette adhésion inconditionnelle de l’individu à une pensée qui n’est pas vraiment la sienne constitue l’un des vices majeurs de la démocratie actuelle.

La vraie démocratie commence quand chaque individu cherche à former son propre jugement. L’électeur d’une démocratie vraie n’est pas un partisan. Il ne recule jamais devant un changement d’allégeance. Il prête plutôt qu’il ne donne son appui au parti dont le programme lui semble le mieux refléter ce qu’il voudrait voir accompli, mais il ne renonce jamais à sa liberté d’opinion ni à son droit de se dissocier sans opprobre d’un parti qu’il a soutenu.

Dans une élection à deux tours, le citoyen doit souvent se satisfaire du parti qui lui paraît un moindre mal et accepter ainsi un compromis réaliste de gouvernement. Le faisant, l’électeur qui accepte cette solution ne se croit pas solidaire de ce parti de deuxième choix ; il ne lui doit d’autre loyauté que de le soutenir dans la mise à exécution de ce programme de compromis.

En vraie démocratie, un parti politique ne cherche pas à constituer un vaste regroupement de citoyens qui lui accorderont leur appui inconditionnel longtemps avant que son programme ne soit connu, mais se présente pour ce que sont toujours les partis dans la réalité: une petite équipe qui a un plan et demande à la population un mandat pour réaliser ce plan.

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