Nouvelle Societe

13-02-05

T30 Ce qu’il faut faire

Filed under: Auteur — pierrejcallard @ 11:10

Tout le monde gagne au partage du travail. On gagne parce qu’on a travaillé plus: c’est le travail qui crée la richesse. Mais c’est quand on regarde plus attentivement qu’on comprend vraiment tous les avantages du changement. En partageant le travail, on a permis le rééquipement des entreprises et donc des hausses de productivité et un enrichissement collectif réel; on a mis l’accent sur la formation professionnelle qui est notre premier besoin d’avenir; on a maîtrisé le travail au noir qui est le premier péril de désintégration sociale; on a facilité l’évolution de la main-d’oeuvre vers le travail autonome. On a fait ce qu’il fallait faire.

Plus ? Il faut aussi créer un Ministère du Travail, qui soit responsable d’une politique de main-d’oeuvre, du programme de travail partagé, du revenu garanti et de la formation professionnelle spécifique en entreprise. Créer de nouvelles structures ne règle pas souvent les problèmes de fond, mais quand on introduit un changement fondamental dans les responsabilités de l’État, il faut bien, néanmoins, encadrer adéquatement les organismes et les mécanismes qu’on met en place. Un nouveau Ministère du Travail doit regrouper les compétences nécessaires à l’identification et à la prévision quantitative et qualitative en continu de l’offre et de la demande de travail et faciliter l’adéquation entre les deux.

À cette fin, il doit, prioritairement, gérer réalisation d’un premier inventaire professionnel et des suivis subséquents qui en assureront la mise à jour continue. Il doit simultanément veiller aussi à la constitution et à la mise à jour de la maquette des tâches du système de production, en appliquant la procédure d’analyse des tâches du Ministère de l’Éducation qui, pour l’essentiel, est déjà un acquis. Il doit assurer assure le fonctionnement du système informatisé de placement et maintenir une direction de la Recherche pour les fins de la prévision et de l’analyse.

Cela fait, le Ministère du Travail doit procéder à la répartition des emplois et donc prendre en charge la logistique d’implantation et de fonctionnement du programme de partage du travail, incluant les affectations à la formation et aux travaux d’intérêt collectif. Dans un troisième volet, il doit gérer les implications sur le revenu des travailleurs et sur les subventions aux entreprises du programme de partage du travail, incluant la distribution des fonds. Il y a une quatrième mission qui est indissociable de ces actions, mais que nous avons choisi de traiter plus en détail dans la section Éducation.

Reprenons aussi les autres suggestions que nous avons faites dans cette section « Travail » selon ce qui nous apparaît la séquence logique de leur mise en marche.

– Instaurer un système omnivalent de reconnaissance et de certification des acquis professionnels et académiques qui soit indépendant des modalités d’apprentissage.

– Réaliser en toute priorité une analyse de tâches exhaustive permettant la description des postes de travail de l’ensemble des entreprises ayant plus de 20 employés et la compléter ensuite pour les entreprises de 5 à 20 employés).

– Réaliser un inventaire de la population active, de façon à ce que les compétences de quiconque entend participer à la main-d’oeuvre soit connues et exprimées en un langage qui soit compatible, d’une part avec les descriptions des postes de travail et, d’autre part, avec la codification des modules d’enseignement et de formation du système d’éducation.

– Mettre en place un service d’appariement informatisé qui permettra, en tout temps: a) à tout travailleur, de connaître immédiatement tous les emplois pour lesquels il est qualifié ainsi que le cheminement de formation qui le qualifierait pour tout autre emploi; b) à tout employeur, de connaître immédiatement tous les travailleurs qualifiés pour les postes qu’il cherche à combler.

– Modifier la durée légale annuelle du travail – de façon sélective, par groupes professionnels – et procéder au partage du travail de sorte que chaque travailleur puisse être employé à temps partagé dans sa profession.

– Garantir à chaque travailleur un revenu annuel au moins égal à son revenu actuel, en considération de sa participation à la structure de travail salarié pour le nombre d’heures fixées pour son groupe professionnel et de sa disponibilité pour le recyclage ou les travaux d’intérêt collectif pour le temps d’emploi dont il est libéré par le programme de partage du travail.

– Planifier les opérations de recyclage et toute la structure de formation de façon à assurer, le plus vite possible, le passage des travailleurs des secteurs à surplus de main-d’oeuvre vers les secteurs à demande de main-d’oeuvre, égalisant ainsi à la baisse, dans un système de partage du travail, la durée annuelle du travail salarié.

– Éliminer les contraintes qui font obstacle au travail autonome exécuté par un travailleur en parallèle à son travail salarié, de même que celles qui font obstacle à l’embauche et au congédiement des travailleurs par les employeurs selon les besoins réels de la production.

– Dégager de toute obligation de recyclage ou de participation à des Travaux d’Intérêt Collectif pour les heures de travail dont il a été libéré, le travailleur qui prèfère utiliser les temps de travail dont il est libéré pour un travail autonome hors la structure des emplois, étant alors convenu qu’il ne recevra plus que le revenu correspondant au pourcentage dont il choisit de demeurer responsable de la charge de travail du poste partagé avant que le partage du travail ne l’en ait partiellement dégagé

– Financer, pour le démarrage de sa propre entreprise, par un prêt remboursable en dix ans égal à un pourcentage à déterminer de son revenu annuel garanti, tout travailleur employé de façon continue depuis cinq ans et qui soumet un projet raisonnable de travail autonome.

Est-ce tout ? Non. Aujourd’hui, le partage du travail semble la solution à nos problèmes. Mais, si on veut régler vraiment la crise du travail – pour demain, mais aussi pour longtemps ! – le partage du travail n’est pas suffisant; il faut également agir sur le travailleur lui-même. Il faut, si on peut dire, refaire le « monde ». Il faut consentir un effort sans précédent pour l’éducation/formation ( Voir la section « Education »)

Pierre JC Allard

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