Nouvelle Societe

28-12-09

La Chine éveillée

Filed under: Auteur — pierrejcallard @ 12:01

Napoléon, puis Peyrefitte… on nous l’avait bien dit qu’elle nous ferait trembler… Si vous avez moins de 50 ans, je vais vous annoncer une mélancolique nouvelle.   Cette idée d’être les meilleurs en tout, parce qu’on est blanc, judéo-chrétien, gréco-latin, Occidental, quoi, n’a plus beaucoup d’avenir.

Vous croyez qu’on aura toujours les meilleurs sièges au spectacle du monde, parce qu’on est créatif, aventureux, rationnel, qu’on a inventé la liberté et la démocratie, la science et la technologie, l’altruisme et la charité ?  Vous allez être déçus.  Le résultat le plus permanent de la crise actuelle, c’est que, lorsqu’elle sera terminée, l’Occident ne sera plus dans le fauteuil, mais sur le strapontin.

La Chine prend le volant. Tragique ? N’exagérons rien.  Sur le plan cosmique, sub specie aeternitatis, une vaguelette imperceptible. Sans importance pour Gaïa et un détail pour ce qui, on l’espère, sera la longue histoire de l’humanité.  Mais peut-être éprouverez-vous une vague nostalgie, dans vos vieux jours, à penser que vous aurez été les derniers dans le siège du conducteur.  Un rétablissement psychologique à faire, aussi, pour la génération de vos enfants qui ne seront plus la Race des Seigneurs.

On écrira certainement des livres sur la longue décadence de notre civilisation, mais bornons nous ici au dernier chapitre. La double déconstruction, depuis deux générations, d’une part  de nos valeurs et, d’autre part, de notre structure  de production.

Pour nos valeurs, on a accepté qu’elles soient cyniquement remplacées par un égoïsme pur, menant à la perte de confiance en tout et en tous qui est la conséquence logique de la projection sur les autres de cet égoïsme que l’on ressent en soi. Fatal pour une société, puisque celle-ci repose économiquement sur la division du travail, politiquement sur la délégation réciproque de tâches et de l’autorité pour les accomplir et que le concept même de bonheur, qui sert de justification à tout effort commun, repose sur l’hypothèse que l’on est plus heureux lorsque l’on n’est pas seul…

Pour la production, la recherche d’un optimisation du profit sur un horizon n’excédant pas celui d’une vie humaine a conduit l’Occident à exporter sa capacité même de production industrielle, lâchant la proie pour l’ombre et n‘en gardant que le contrôle des variables financières. Contrôle précaire qui ne vaut que si est respecté un consensus que seule la force militaire peut imposer à ceux qui n’en profitent pas.

Sans autre valeur que son cynique égoïsme, l’Occident, qui a bradé les outils de creation de la richesse réelle, se retrouve avec des symboles monétaires qui ne valent plus rien et une force militaire qui peut encore détruire, mais dont il a été amplement prouvé, au Vietnmam et en Irak, que ses effectifs n’auraient ni la motivation ni la vertu, au sens romain du terme, de gagner une véritable guerre.  L’Occident est devenu ce « tigre en papier » dont parlait Mao.

La Chine va sortir grande gagnante de cette crise.  Elle a tous les atouts.  D’abord, elle a celui évident d’une capacité de production en plein essor, ostensiblement tournée vers l’exportation, mais dont la fusion du politique et de l’économique a permis l’éclosion en Chine d’un nouveau “capitalisme d’État” qui pourrait réorienter rapidement cette capacité vers la consommation domestique.

La réorienter sans les arguties auxquelles une tentative de ce genre donnerait lieu, dans une démocratie occidentale mandataire d’un capitalisme privé.  Si la Chine était contrainte de cesser d’exporter — ou choisissait simplement de le faire — elle ne ferait que des heureux dans sa population, dont elle pourrait mieux satisfaire la demande de consommation depuis longtemps réprimée. La Chine produit.

Que des heureux ? À quelques exceptions près… dont on pourrait attendre la plus grande discrétion. Cette discrétion est le deuxième grand atout de la Chine. La Chine est une dictature que sa population Han considère majoritairement bienveillante et éclairée et que ses minorités tibétaine, ouigour et autres n’ont pas la masse critique de contester. La Chine est gouvernée.

Elle n’est pas, comme l’Occident, tombée dans le piège tendu par le Capitalisme d’une pseudo démocratie totalement soluble dans une omniprésente corruption et donc complètement manipulée par le pouvoir financier. On a compris en Chine que, dans une économie monétaire, l’État n’est pas vassal de l’argent. Celui qui a le pouvoir politique CRÉE la monnaie et y ajoute à sa convenance le pouvoir économique.

Dans une Chine quasi-autarcique, le pouvoir d’opposition d’un pouvoir économique distinct de celui de l’État n’est pas aujourd’hui une véritable menace. Ce qui manque à l’autarchie chinoise, d’ailleurs, elle peut, avec ces milliers de milliards de dollars US qu’elle a accumulés, l’acheter sans problème de tous ceux qui croient encore que cet argent vaut quelque chose… Et ce ne sera pas les USA qui les détromperont.

Avec une gouvernance bien en selle, une structure de production réelle solide et même un ligne de défense dans le virtuel monétaire, la Chine poursuit un plan impeccable, comblant rapidement les quelques retards technologiques qui lui restent. Dans dix ans ce sera fait et même ses transferts de connaissances avec l’Occident se feront d’égal a égal…  D’égal à égal … en théorie.

En pratique, sa force d’attraction industrielle permettra à la Chine de faire venir à elle tous les experts qui lui manqueraient, même dans les filières du tertiaire où elle ne se serait pas hissée au premier rang. L’équilibre des forces basculera alors de plus en plus vite vers la Chine… .

Les dirigeants chinois semblent modestes. Ils parlent de construire une société de « prospérité moyenne », en rattrapant dans 20 ans le PIB par habitant du Portugal, un parent pauvre de l’UE. Mais le modeste PIB par habitant du Portugal, pour 1,3 milliards de Chinois, c’est plus que le PIB combiné des USA et de Europe incluant la Russie !

Quand son économie aura complété sa transformation vers la demande domestique et que son PIB aura ainsi augmenté, la Chine ne voudra plus  – en fait,  ne POURRA plus – vendre à l’Occident les biens industriels que nous accoutumons chaque jour davantage d’acheter d’elle. Si nous n’avons pas alors reconstitué chez-nous une structure industrielle complète, pour remplacer celle que nous avons démantelée, notre niveau de vie s’effondrera… et la population mécontente tirera ses conclusions.

La population, aigrie, comparera les vessies qu’auront apportées une démocratie bidon et un capitalisme exploiteur, avec les lanternes magiques de l’enrichissement accéléré et de la paix sociale « à la chinoise », sous l’égide d’une oligarchie en possession tranquille de la richesse et trouvant sa seule satisfaction dans la dominance.

Il n’est pas sûr que les Occidentaux ne renonceront pas à des bribes de liberté pour avoir la paix, la sécurité et la prospérité. S’ils font ce choix, l’ultime export de la Chine à l’Occident aura été son mode de gouvernance… Une tyrannie efficace et qu’on souhaite bienveillante qui, d’ailleurs, a été le modèle par défaut de l’Histoire avant que ne viennent les Lumières.

À la victoire économique de la Chine s’ajoutera alors sa victoire idéologique, quand l’expérience démocratique, qui a été le rêve de l’Occident depuis deux siècles, ne sera pas violemment détruite, mais doucement effacée…  J’aimerais une autre fin au scénario.

Pierre JC Allard

23 commentaires »

  1. Il me semble que vous oubliez chez les Chinois le paramètre de la corruption d’une part et aussi que l’herbe est toujours plus verte chez le voisin; ce point favorisant une fuite d’une partie de l’élite, ce qui est toujours difficile à reconstituer.

    Commentaire par zelectron — 03-01-10 @ 9:17

  2. Vous espérez une autre fin de scénario mais il est possible que l’histoire s’arrête avant la fin que vous proposez.

    Les ressources mondiales de matières premières ne peuvent pas supporter un développement chinois à l’occidentale. C’est mathématiquement impossible.

    Par conséquent, dès que la Chine commencera à monter en puissance, passé un certain seuil, elle sera en compétition farouche avec l’Occident pour l’accès à ces matières. Comme elle en aura les moyens militaires et psychologique, ce sera la guerre totale.

    Comme exemple d’attrition des ressoucres, prenez le nucléaire français. Lorsqu’on a lancé le programme nucléaire on nous vantait l’indépendance énergétique de la France grâce à nos mines d’uranium. Aujourd’hui elles sont toutes épuisées et on importe l’uranium. Nous ne sommes que 65 millions d’habitants. Vous pouvez vous imaginer la demande insassiable de 1.300 millions de personnes.

    La fin sera intéressante à voir et nous serons peut-être encore vivants pour y assister.

    Commentaire par Internaute — 04-01-10 @ 5:02

  3. @ zelectron:

    Oui, mais corruption en circuit fermé. Les vases culturels ne sont pas très communicants. Au point où les mafias chinoises établies en Amérique ne rançonnent généralement que leurs congénères. À plus forte raison, la solidarité ethnique prend le pas sur la solidarité de caste, ce qui a pris au dépourvu le capitalisme occidental habitué aux quislings d’Afrique et du moyen-orient

    PJCA.

    Commentaire par pierrejcallard — 04-01-10 @ 6:42

  4. @ Internaute

    Je pourrais argumenter que la discipline autoritariste d’une gouvernance à la chinoise imposera une simplicité volontaire et une distribution plus rationnelle des ressources. Je ne le ferai pas. Je n’ai pas de réponse satisfaisante cette question, sauf la découverte rapide d’un contraceptif universel, peu coûteux et facile d’imposition. On en est au niveau des voeux pieux.

    PJCA

    Commentaire par pierrejcallard — 04-01-10 @ 6:49

  5. Je ne sais pas trop où incérer ma réflexion. Je l’introduit ici car elle s’applique me semble-t-il aussi bien à la Chine qu’à l’Occident.

    Cette réflexion est issue d’une remise en question et d’une recherche de trouver une fin au scénario qui soit autre que la confrontation….

    On peut voir la société comme un immense corps social dans lequel les individus se meuvent et interagissent.

    Ceux-qui ont cette « illusion » vivent dans la croyance que toutes leurs actions (les leurs mais aussi celles des autres) ont une portée extérieure à eux-mêmes et qu’elles se mesurent de manière le plus souvent quantitative en se comparant les unes aux autres dans le cercle limité de leur connaissance à l’intérieur de cet immense corps social (tour la plus haute du monde, pont le plus long,etc…).

    Les personnes qui sont soit frustrées ou soit ont un complexe d’infériorité vont être tentées non pas d’agir positivement dans cet immense corps social mais négativement par défaut ç-à-d en tentant de nuire, bloquer, ridiculiser ou écraser les autres afin de les maintenir dans une position relativement inférieure par rapport à la leur en se valorisant ainsi par défaut.

    D’autres vont agir positivement en vue de répondre efficacement aux besoins supposés de cet immense corps social mais aussi en agissant en référence aux autres (pas directement pour eux-mêmes). Il en résulte: le besoin de reconnaissance sociale, les prix Nobels, les bonis, les people, les stars, etc…

    Ces deux types d’actions qu’elles soient négatives ou positives orientées vers l’ « extérieur » sont perçues comme des actions personnelles et focalisent toute l’attention de l’individu. L’individu va jusqu’à se définir lui-même par ces actions (principe du CV, chiffrer sa fortune personnelle, etc…).

    L’objectif inavoué de cet immense corps social (que l’on appel civil-isation) serait en quelque sorte de croître continuellement. Créant ainsi de nouvelles classes inférieures pour permettre aux classes supérieures de se maintenir et progresser.

    Tout en autorisant la possibilité d’ascension sociale entre les niveaux (démocratie).

    Pour cela, cet immense corps social est vorace.

    C’est au nom de cette civilisation que les peuples dit primitifs(mais qui, dans leur primitivité, ont souvent gardé plus de vérité et de bon sens que celles acquises par les méthodes scientifiques) ont été soumis. Les ressources naturelles sont exploitées sans relâche.

    Ceux qui sont au sommet de la hiérarchie, ont la possibilité d’aller faire un tour dans l’espace pour y observer la terre.

    Le paradoxe est que lorsqu’ils reviennent. Ils sont porteur du message que la civilisation dont ils sont le couronnement est en train de détruire la planète …..

    Le serpent se mord alors la queue.

    A l’image des romans de science-fiction, sans doute, entretient-on le secret espoir de pouvoir un jour s’extirper de la terre pour créer une nouvelle colonie sur une planète voisine. …

    Qu’importe, c’est l’ensemble de ces interactions (encore renforcé par internet et les moyens de communication moderne) qui nous donnent l’impression d’appartenir à un immense corps social mais ce n’est qu’une illusion car le lien qui nous uni à toute chose n’est pas extérieur à nous même mais intérieur, issu de la nuit des temps.

    En fait, l’ humanité est fière de sa civilisation et pourtant l’humanité se refuse à devenir ce pourquoi elle est appelée à être car l’égoïsme et l’esprit d’accaparement nous gouverne, et ceci parce que nous nous sommes éloignés de la seule vraie sciences: la nature.

    En fait, il n’y a pas aujourd’hui des crises sociales, ni économiques, ni difficultés internationales; il y a l’accomplissement d’une longue dégénérescence à travers une science intellectuelle et une religion d’exploitation.

    Cette « mentalité » s’est développée à plusieurs endroits de la planète et à différents moments de notre histoire d’où sont issues les cultures « dominantes » que nous connaissons encore aujourd’hui.

    Ces différentes cultures sont progressivement devenues concurrentes entre elles et sont aujourd’hui ouvertement en conflit en plusieurs points de la planète.

    Au niveau environnemental, les efforts réalisés par les pays pour résoudre les problèmes résultent aussi de cette mentalité « spéculative ».

    La seule issue est de se tourner (à nouveau) vers des sentiments intérieurs réellement éprouvés, sans besoin d’apport extérieur pour guider nos actions.

    Ce sont des sentiments simples, vrais, authentiques, vécus (amour, joie, humour, peur, douleur ) où la pensée rejoint l’action déchargée de toute connotation « psychologique » car si, nous ne possédons rien à la naissance, nous n’emportons rien non plus de matériel à notre mort.

    Tout changement que ce soit ne sera vraiment perceptible sur cette terre que si notre mentalité relative et spéculative issue de la dualité originelle et du rejet de notre animalité soit transcendée par l’acceptation de la totalité…..alors l’humanité deviendra enfin ce pourquoi elle est prédestinée à être : le couronnement de l’évolution humaine.

    Bien à vous,

    Eric Lacasse

    Commentaire par Lacasse — 04-01-10 @ 7:32

  6. C’est une vision qui se tient. Mais ce n’est pas la seule (ni même la plus vraisemblable) que l’on peut offrir.

    Il y a 30 ans, c’était le Japon. Tout le monde devait se convertir à la façon de faire japonaise. Le Japon allait nous surpasser avec son savoir-faire, sa robotisation, sa main d’oeuvre docile et travaillante.

    Ce n’est pas arrivé. Et je ne crois pas que cela va arriver avec la Chine non plus.

    C’est sûr que son taux de croissance est hallucinant. Comme l’était celui du Japon il y a 30 ans. Mais la Chine est en mode rattrapage (comme le Japon d’il y a 30 ans); elle n’a qu’à suivre le chemin déjà tracé par d’autres. Elle ne fait que s’affranchir des boulets de la défunte Chine Maoïste.

    Bien sûr elle va s’enrichir. Bien sûr, pour le moment, elle peut masquer les scandales sous-jacents. Bien sûr elle paraît bien.

    Mais un jour la classe moyenne chinoise aura un pouvoir d’achat acceptable. Et là, la docile population réclamera plus de droits, de transparence, de liberté.

    Ce n’est pas l’occident qui se sinisera, c’est la Chine qui s’occidentalisera. Comme le Japon l’a fait.

    Du moins, c’est mon hypothèse. L’exemple du Japon (j’aurais pu prendre n’importe quel « tigre », sauf celui de papier…) me semble assez convaincant. Mais il y a une limite au parallèle entre la Chine et le Japon: le nombre. Ça me semble peu probable, mais il est possible que le nombre de Chinois ayant une culture de docilité soit assez fort pour miner mon scénario.

    Commentaire par Jonnhy — 07-03-10 @ 1:28

  7. @ Eric Lacasse

    Votre commentaire m’avait échappé; j’étais – et suis toujours d’ailleurs – au bout du monde. Je le vois aujourd’hui en voyant celui de Johnny.

    Comme souvent, votre commentaire est profond … mais dépasse largement le sujet de cet article. Puis-je vous suggérer de faire parvenir vos prochaines réfléxions à CentPapiers, dont je suis devenu l’un des adminstrateurs, et de m’en aviser. Je ferai de mon mieuix pour qu’elles soient publiées sans délai.

    PJCA

    Commentaire par pierrejcallard — 07-03-10 @ 10:39

  8. @ Johnny

    Votre scénario est aussi bien plausible. Je penche cependant pour celui que j’ai proposé, non pas tant parce que la masse est différente – La Chine est 12 fois le Japon ! – que parce que l’Occident est devenu sénile… Nous n’avons plus, comme il y a 40 ans, la volonté de nous imposer, mais le désir plus ou moins conscient de nous soumettre et de passer la main.

    286 Un temps pour l’audace

    PJCA

    Commentaire par pierrejcallard — 07-03-10 @ 10:46

  9. L’exemple que vous donnez pour montrer la déchéance de l’occident n’est pas, à mon avis, très bien choisi.

    Mettre le pied sur la Lune, c’est faire preuve d’un orgueil mal placé. Des milliards de dollars pour une émission de télé de 3 heures. C’est une folie qui ne peut être justifié que d’une façon: pour montrer sa suprématie sur un adversaire (dans ce cas les soviétiques). C’est du tape-à-l’oeil onéreux, inutile mais flamboyant. C’est comme la course aux médailles olympiques qui s’est transformée en une course aux drogues indétectables. C’est inutile, coûteux mais flamboyant.

    Combien de logements sociaux auraient pu être fournis avec la même somme? Je ne connais pas la réponse. Mais juste cette idée montre le gaspillage engendré par cette course à la suprématie malsaine.

    Aujourd’hui, nous sommes délivrés de cette folie. Vous y voyez de la sénilité, j’y vois du pragmatisme et de la paresse. Pourquoi continuer les efforts dans un domaine aussi inutile?

    Nous pouvons concevoir des iPods, des iPhones, des iPads, des Flight Simulator, des World of Warcraft, des Facebook, des Google à la place. Et en achetant des produits conçus en occident, les Chinois seront contents.

    Je ne dis pas que tout va bien, au contraire. Les gens s’attendent toujours plus à être riches sans avoir à prendre de risque. Parce qu’on est dans un pays riche, on s’attend à ce que la richesse nous soit due. Il faudrait voir un Chinois travailler pour son salaire pour comprendre à quel point on reçoit beaucoup pour notre travail. Mais ce n’est pas le cas. On n’est jamais satisfait. On considère qu’une auto, la télé numérique, internet haute vitesse, un cellulaire, une WII, tout cela nous est dû. Et si par malheur on ne gagne pas assez pour se le payer, on l’achète à crédit. Et si on gagne assez pour se les payer, alors on considère que des rénovations sont nécessaires à notre standing et qu’un voyage dans le sud par année, c’est la moindre des choses. Et on s’endette.

    L’occident a perdu la notion de la valeur de l’argent et du travail. Voilà son principal problème.

    Commentaire par Jonnhy — 08-03-10 @ 1:19

  10. @ Johnny

    Ce que fait homo sapiens sur sa motte de boue est sans importance cosmique et, comme je le disais ce matin sur twitter, si dérisoire qu’on se demande si, dans le bref séjour qui nous est alloué sur cette terre, ça vaut vraiment la peine de défaire ses valises…. mais la valeur subjective de ce peu est TOUT ce que nous avons et indépendant de sa valeur objective. C’est ce qui nous donne parfois quelques instants de bonheur. C’est un jeu, mais si on ne joue pas on se flingue. Tenter une aventure surhumaine est un élément de ce jeu. Je regrette que nous nous en privions, même si je sais bien que c’est une poursuite futile…

    286 Un temps pour l’audace

    PJCA

    Commentaire par pierrejcallard — 08-03-10 @ 7:26

  11. hxxp://www.businessinsider.com/house-votes-348-79-to-declare-trade-war-on-china-2010-9#ixzz10xvhPC68

    hxxp://nextbigfuture.com/2010/10/china-may-set-trading-ranges-for-all.html

    Quand vont ils sortir leurs cartes ? bientôt

    Ne serait il pas plus facile de changer d’économie ?

    Soit ce sont des superintelligence : parceque je n’arrive a comprendre les enjeux

    soit ce sont des imbéciles ( avec des intelligent pourri )

    Commentaire par K. — 03-10-10 @ 3:34

  12. Je n’arrive pas a comprendre.

    Si c’est pour tout faire péter : pourquoi ne pas l’avoir dans les années 90 quand personne ne s’y attendait ou ne pouvait réagir

    Commentaire par K. — 03-10-10 @ 3:36

  13. Nickel chrome – Merci pour eux, Pierre. Et moi qui, il y a quelques jours regrettais que si peu de sites soient objectifs !

    Commentaire par LHDDT — 08-11-11 @ 1:26

  14. Crotte, votre TH7ME ne soulIgne pas les @urls ;;

    http://lhddt.wordpress.com/de-la-chine/

    Commentaire par LHDDT — 08-11-11 @ 1:29

  15. @ LHDDT

    Vous m’en voyez bien marri… Ça se soigne ? Mais qu’est-ce qu’un TH7ME ?

    pjca

    Commentaire par pierrejcallard — 08-11-11 @ 2:09

  16. Article intéressant, cependant la Chine n’est pas aussi homogène ni aussi efficace dans son mode de gouvernance que vous le décrivez. Regardez comment le gouvernement central a du mal à contrôler ce qui se fait au niveau local (par exemple, en matière d’environnement, de sécurité alimentaire, de corruption, etc.). De nombreux chinois sont exaspérés des abberrations, de la corruption, du manque de transparence, des injustices, etc. bref du système, mais le « supportent » tant que « ça fonctionne » (i.e. tant qu’il y a de la croisance) => supprimez ces 8% de croissance / an, et vous verrez émerger des revendications autrement plus intenses (d’autant que les zones rurales et les petits fonctionnaires ont énormément souffert de l’inflation). Par ailleurs, si son PIB / habitant augmente, les multinationales (qui n’ont pas vraiment de morale) n’auront pas de scrupule à délocaliser l’outil de production là où c’est moins cher (c’est déjà un peu le cas vers le Vietnam pour certaines industries, et c’est aussi le cas en interne, de Shenzhen vers Chongqing par exemple…). Et comme le soulignait « internaute », le problème des ressouces naturelles va se poser plus vite qu’on ne l’imagine (ce n’est pas pour rien que la la Chine a placé ses pions en Afrique, mais ça ne durera qu’un temps). La Chine va aussi se heurter à un énorme problème démographique (1 enfant, 2 parents, 4 grands-parents…). Bref, la Chine mène plutôt bien sa barque sur le plan économique mais elle a aussi d’énormes défis ! Mais le sort de l’Europe face à la concurrence m’inquiète moins que le sort global de l’humanité lorsque notre planète aura été pressée comme un citron et qu’il ne restera plus rien pour assurer la subsistance de nos 10 milliards d’habitants (lire « quel futur pour les métaux » chez EDP sciences…). En attendant, si l’on souhaite réindustrialiser chez nous, il serait bon que les métiers scientifiques soient revalorisés (je ne parle pas de salaire, mais au moins de perspectives d’emploi et de reconnaissance sociale), et que nos écoles d’ingénieurs continuent / recommencent à transmettre de vraies connaissances scientifiques et techniques (dans la mienne, la mode était plutôt à « ça ne sert à rien, de toute façon vous serez manager / chef de projet »…)

    Commentaire par ade — 14-08-12 @ 9:13

  17. Et le diabete qui s’en vient sournoisement….. Rien n’est parfait. Maus Ça reste un défi ÉNORME pour l’Occident et sa culture

    PJCA

    Commentaire par pierrejcallard — 14-08-12 @ 9:32

  18. M. Allard,

    Chapeau! votre article evite les pieges et les dogmatismes du sujet. interessant, equilibre. je suis bluffe.

    quelques commentaires:

    « Si nous n’avons pas alors reconstitué chez-nous une structure industrielle complète » au fur et a mesure que la chine s enrichit, le cout du travail augmente la bas aussi, et les emplois vont, soit vers d autres pays moins chers, soit retournent en occident. de la meme maniere que les delocalisations se sont faites naturellement, la relocalisations se feront, pour repondre a la demande des consomateurs.

    « Il n’est pas sûr que les Occidentaux ne renonceront pas à des bribes de liberté pour avoir la paix, la sécurité et la prospérité. »
    ca, c est le present, pas le futur. il ne fait aucun doute que la liberte en occident est et sera echangee contre le confort de ces sous hommes.

    « À la victoire économique de la Chine s’ajoutera alors sa victoire idéologique, quand l’expérience démocratique, » certains diront que, plutot que l experience democratique, il faudrait parler de l experience du (pseudo) free market, et si ca amene les 80% (nombre arbitraire) de tiers mondistes a notre niveau de vie, et equilibre les disparites sur la planete, ca me semble plutot bien, vu a l echelle de l humanite.

    maintenant, il faut voir si cette realite dont nous parlons est averee. la Chine est, aujourd’hui, majoritairement dependante des exports. il y aurait un probleme majeur de dette a l echelle des municipalites ou regions, ses dollars ne valent que ce que les americains veulent. sa population est encore lartgement agraire, et des desequilibres demographiques majeurs se profilent.

    quoi qu il en soit, c est l Histoire que nous voyons se faire sous nos yeux, c est vraiment tres excitant! (a moins que ca se conclue en WW III)

    Commentaire par Wil — 15-08-12 @ 4:59

  19. @ Wil. Merci. Nous sommes conscients que votre commentaire complète cet article sans le contredire.

    pjca

    Commentaire par pierrejcallard — 15-08-12 @ 7:52

  20. Allons nous subir, ce que nous avons imposez aux autres durant les dernières décennies, siècles?
    J’ai pensé plusieurs fois en lisant votre article, à cet état d’esprit, qui consiste à dire que nous méritons tout cela. Qu’il va falloir désormais « régler la note, passer la main ». Je ne peux être d’accord avec ce raisonnement, puisqu’il sous-entend, que nous n’avons rien appris de cette expérience. Les générations futures ne grandirons pas avec une pointe d’amertume, en regardant notre passé. Eprouvez-vous de l’amertume lorsque vous comparez la France de la troisième ou quatrième république à celle d’aujourd’hui?
    Et je crois pas non plus que la faute incombe seulement au capitalisme financier, et à la démocratie médiatique. Ils n’ont été que les produits d’une demande de la société occidentale. Ces modèles ont ensuite été exportés, de gré ou de force, sur l’ensemble de la planète afin d’en garantir le bon fonctionnement.
    On pourrait dire effectivement signalé que l’ethnocentrisme va basculer d’un point de la carte à l’autre. Et je vous rejoins sur le fait que son influence puisse finir par remplacer nos modèles existants, mais la route est encore longue pour la Chine.
    D’ailleurs son histoire me convainc du contraire. Elle a souvent oscillé entre l’expansionnisme, et le repli sur soi. Et peu importe le choix, il a entrainé des divisions importantes qui lui ont été souvent fatales. Ce grand pays est empli de dissensions, et l’unité de façade affiché par le Parti grâce à ses moyens de coercitions, ne pourra pas résister très longtemps aux inégalités sur lesquels il a bâti sa croissance.
    Voici un article qui illustre assez bien, le défi chinois en matière de gouvernance.
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/15/la-chine-est-prise-au-piege-d-une-croissance-qui-genere-plus-d-inegalites_1746312_3232.html

    Commentaire par ch_caumont — 15-08-12 @ 2:56

  21. @ Ch Caumont Vous avez peut-être raison. Peut-être pas. J’avoue que je ne vois rien de prédestiné et que tous les scénarios que j’envisage peuvent bien s’avérer, comme celui que vous laissez entrevoir, d’ailleurs. Ce qui me rend fataliste, car je ne crois pas que quiconque sache ce qui arrivera, mais je ne doute pas que l’on ne voit ensuite qu’un petit coup d’aile du papillon au moment opportun aurait tout changer… « Sobering » disent les Anglais… PJCA

    Commentaire par pierrejcallard — 18-08-12 @ 11:43

  22. Que de pénitence dans cet article….

    Le mondialisme est réellement la religion moderne des occidentaux, un évangélisme sans Dieu. Nous n’avons pas tant changé finalement. Le discours (« peu importe ce qui nous arrivera, si la terre est épargnée et que les écarts de richesse entre l’Occident et le reste du monde s’amenuisent tant mieux ») que j’entrevois dans quelques-uns de ces commentaires tient plus de la foi que d’un cheminement rationnel.
    Occupez-vous de la planète. Vous croyez que lorsque nous aurons « disparu », les civilisations restantes feront mieux ? Que tous les maux qui nous touchent aujourd’hui sont dans une nature intrinsèque exclusive aux occidentaux ?

    L’Occident s’est plus que largement rattrapé pour tout ce qu’il a fait. Vous pensez réellement que demain des ONG chinoises iront endiguer la faim en Afrique ? Que les indiens se donneront pour mission de sauver toutes les espèces en voie de disparition ? Que nenni… Les chinois se battent pour la grandeur de leur civilisation et rien en 3500 ans d’histoire n’a pu transcender leur ethnocentrisme, de leurs « religions » utilitaristes à leur indifférence à la souffrance animale (interessez-vous à la « gastronomie chinoise » si vous le souhaitez).

    Lorsque l’Europe sera au fond, qui se souciera de notre sort comme nous l’avons fait pour les autres ? Personne. Votre humanisme débordant n’est en aucun cas bilatéral, et dans ce cas il tient plus d’un amour christique séculier inconditionnel (on y revient) qu’autre chose.

    Commentaire par Thraz — 12-09-12 @ 2:31

  23. Je n’ai pas d’illusions sur la nature humaine; les civilisations mettent simplement l’accent sur l’un ou l’autre de ses travers. Les règles du jeu vont changer et nous Occidentaux ne nous en sortirons pas aussi bien. J’espère qu’il y a en moi une petite parcelle d’amour christique, mais il y a indéniablement une certaine inquiétude quand je pense aux raisons que nous leur avons données de ne pas nous aimer

    Chine. Désolé pour les narcos…

    PJCA

    Commentaire par pierrejcallard — 17-09-12 @ 12:33


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