Nouvelle Societe

11-03-08

154. Halliburton. Ne vous l’avais-je pas dit ?

Filed under: Auteur — pierrejcallard @ 7:35

Halliburton, cette société américaine dont le Vice Président Dick Cheney a conduit les destinées, avant de prendre en main celles des USA, avec les résultats que l’on sait, n’a eu, elle, qu’à se louer de ses services. La sous-traitance de tout ce que l’on pouvait normalement sous-traiter de la guerre en Irak et de tout ce qu’on a pu y ajouter a procuré à Halliburton entre 20 et 50 milliards de dollars de contrats. Le plus gros achat de services de l’Histoire. Dick a bien entretenu sa danseuse.

Vous me direx qu’il y a une marge, entre 20 et 50 milliards, mais tout n’est pas clair dans cette batterie de transactions, dont la plus juteuse seule valait 16 milliards. Tout ce qu’on sait avec certitude, c’est que Halliburton y a gagné et que, sauf verdict bien différent de l’Histoire, les USA, l’Irak et la civilisation occidentale y ont tous perdu.

Ce qui rend Halliburton assez antipathique. Antipathique même aux USA, de sorte que l’ingrate société se prépare à quitter le nid avant que son souteneur soit sans emploi, apres les élctions présidentielles de novembre 2008 et à filer au plus vite vers d’autres cieux. Halliburton part pour Dubaï. Novembre 2008, c’est la date d’échéance.

Ça presse. Disons un sursis, jusqu’à la prise formelle du pouvoir par le prochain Président en janvier 2009 et l’éviction plus ou moins brutale de Cheney, mais ce serait imprudent de trop attendre. Les maitresses royales quitent la Cour avant l’aube, et celle de feu Sa Majesté Cheney quittera sans doute la Cour de Washington de nuit, avec une toute petite sacoche. Ne pleurez pas, on peut mettre beaucoup d’argent virtuel dans une petite sacoche.

Je vous prévenais, il y a plus d’un an, quand Mittal pourchassait Arcelor, que l’on était à tester le climat et les aménagements dans les colonies, pour un vaste exode hors des USA et même de l’Occident des corporations trillionnaires. La migration des prédateurs Halliburton prend la tête du vol, elle sent — et pour cause ! — le vent de l’hiver plus vite que les autres, mais tous les autres rapaces vont suivre comme des oies, en formation V serrée. Le temps est venu.

Qui vient confirmer ? Le Professeur Alhajji, bien connu pour son opposition au concept de l’indépendance énergétique des pays occidentaux et qu’on ne peut accuser de ne pas connaître les pays du Golfe, annonce déjà, dans le New York Times d’aujourd’hui, 13 mars 2007, qu’il n’y a aucune raison pour que toutes les compagnies qui font dans le pétrole n’aillent pas s’installer à Dubaï ou dans sa banlieue.

Hop ! C’est parti. On va pouvoir gérer le fric au soleil, à l’abri des questions ennuyeuses, dans un pays où l’on bâtit les plus hauts et les plus luxueux buildings du monde, où il n’y a pas de démocratie, pas de manifestants, rien que la sécurité absolue de la richesse acquise au prix d’un dur labeur.

Halliburton parti, le fric à l’abri, il restera bien sûr à mettre aussi à couvert les principaux artisans de cette extraordinaire création de richesse qu’a été l’invasion de l’Irak. Il est écrit dans le ciel — Maktüb, maintenant qu’on va parler arabe entre copains — que certains fauteurs de trouble vont vouloir demander des comptes à Cheney et à ses comparses. Est-ce qu’il n’y a pas une loi contre le massacre des innocents ? Nuremberg

Quand, comme le dit si à propos la traditionnelle expression américaine, toute cette matière fécale va arriver de plein fouet dans le proverbial ventilateur, quelle sera la réponse des accusés ? La première, bien sûr, le silence. Mais si ça se corse ? Alors, on jouera la Défense Pinochet, un giuco pianissimo, la meilleure stratégie quand on a les noirs, qu’on joue contre la justice et que c’est la vindicte populaire qui ouvre avec fracas.

Normalement, la Défense Pinochet devrait être suffisante pour que les Bourreaux du Golfe meurent tranquilles dans leur lit, mais qui sait ? Le monde change bien vite. Supposons que, parmi les fauteurs de trouble, il y ait quelques uns de ces milliers de G.I et Marines dont on vient de faire la preuve qu’on les avait mal soignés retour du front ? Quelques uns de ces dizaines de milliers qui en sont revenus avec des troubles psychologiques graves ? Sans parler de ces emmerdeurs d’étrangers qui restent accrochés à la Convention de Geneve et autres foutaises qui ne devraient pas concerner l’Amérique…

Si les exigences byzantines de la politique américaine exigeaient un proces sérieux aux USA ou une extradition, ne serait-il pas prudent pour eux que les accusés soient déjà ailleurs ? Loin, dans l’équivalent terrestre du Jardin d’Allah, mangeant des figues et des dattes, tous vêtus de blanc en symbole de leur virginité retrouvée ? À l’aise, dans un pays où l’on torture, c’est vrai mais pas n’importe qui…

Les rapaces corporatifs vont prendre leur essor d’abord, mais on fera une place ensuite à l’initiative personnelle; surveillez bien, dans leur sillage, tous ces décideurs. organisateurs et profiteurs du massacre en Irak, probablement Cheney le premier, qui comprendront que leur arthrite, leur goutte ou leur coeur artificiel leur impose un long voyage dans un climat sec. Plus sec que la Florde, plus sec que Hawaii… Dubaï.

Si ce scénario se produit, j’espère que la foudre du ciel ou la justice humaine les y rejoindra. Je suis contre la peine de mort, mais si je devais pendre quelqu’un, Dick Cheney serait indubitablement mon premier choix.

Pierre JC Allard

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