Nouvelle Societe

26-09-11

Jacques Duchesneau et les faiseurs de rois

Le Québec est dans l’émoi. La corruption est partout et la confiance nulle part.  On se demande le rôle de ces ombres de mafieux et de financiers derrière le trône. On s’interroge sur la démocratie.  Tout a l’air si bien ficelé et nous si bien ligotés… Où est le Sauveur ?  Exultez, braves gens, tremblez malfrats, Duchesneau arrive.  Il entre…

Trompettes et roulements de tambours ? Pas tout de suite. Une formalité : le sacre. Tant que le Roi n’est pas oint du Saint-Chrême, il ne guérit pas les écrouelles et le crime prospère  Qui va oindre le monarque ? Les medias, bien sûr: les faiseurs de rois. Il y a autant de “faiseurs de rois” au Québec qu’il y avait d’augures à Rome, mais ils ne sont pas tous égaux: l’Esprit souffle où il veut.

Si on enlève les prophètes mineurs, la grâce divine, aujourd’hui, ils sont deux à la donner.  D’un côté l’équipe Gesca, sous les couleurs Cyberpresse, et de l’autre un tigre tout seul dans son repaire : Guy Lepage sur le plateau de “Tout le monde en parle” (TLMEP).  Qui ceux-là oindront, règnera.

Quand arrive Duchesneau, on n’est pas si chaud, côté Gesca. Gesca, c’est l’establishment Desmarais. On roule pour le Parti Libéral du Québec et donc pour Charest.  C’est le gouvernement qui a nommé Duchesneau et en principe tout baigne, mais Duchesneau à la réputation d’un homme férocemment indépendant et n’est pas le vassal rêvé… GROSSE inquiétude, donc,  chez les Puissants, quand on a appris qu’il passerait à TLMEP, parlant au peuple par dessus la tête des hommes de Gesca.

DANGER !  Ce dimanche 25 septembre, la majorité des électeurs francophones sérieux du Québec –  (étant sérieux, disons, ceux qui savent que René Levesque a déjàété Premier Ministre ET qui pourraient peut-être voter aux prochaines élections…)  – va se river devant son téléviseur pour entendre le verdict qui sortira de TLMEP.  Duchesneau est-il « Celui qui doit venir » ou devons-nous en attendre un autre ?

Danger, car on a vu cet été Jack à TLMEP et le Québec en masse virer orange.  Maintenant c’est Jacques…  et s’il « passe » bien  on peut penser que les Québécois suivront.  Pas tous, mais assez d’entre eux pour nous donner un roi.    On peut se raconter des histoires, mais c’est Lepage qui a fait Layton, et c’est parce que Layton est devenu l’Oint du Seigneur que le Bloc Québécois est mort et que le NPD est né.  Personne au Québec n’est plus influent que Lepage.   On doit  penser beaucoup  en Haut Lieu…

Dans la plupart des pays du monde, les gens comme Lepage, on les achète ou on les tue.  Pas ici, naturellement, nous sommes une démocratie.  On y va donc plus soft, envoyant toute l’equipe Gesca aux barricades. Ils font ça, de temps en temps, avec une belle unanimité, dans les grandes occasions –

Ils l’ont fait, aux dernières élections municipales, pour dénigrer Richard Bergeron et s’assurer que le Maire Tremblay garderait la main et continuerait ses bonnes oeuvres, simple volet de cette corruption sur laquelle on voudrait toujours justement une enquête   Ils l’avaient fait, aussi, quand a plané la menace d’une entente PLC-NPD qui aurait pu remplacer Harper à Ottawa par une coalition de centre-gauche.

Gesca le fait quand le Système des banquiers et autres magouilleurs est en péril, pour lutter contre les méchants gauchises… ou pour s’assurer  qu’un homme qu’on ne contrôle pas ne prenne pas un peu trop d’importance.

Duchesneau n’est pas facile à contrôler. L’armada Gasca commence  donc à le canonner.  Un tir de salve  samedi 24.  Il y a du meilleur et du pire.  Voyez les liens, ça vaut le coup.

D’abord Marissal, qui est bien organisé dans sa tête, est le vaisseau-amiral.

“Jacques Duchesneau devait-il accepter l’invitation de TLMEP?  (…) Je pense qu’il aurait dû passer un tour” … “Jacques Duchesneau aime bien les médias… qui, depuis des années, le lui rendent bien (…) Personne à Québec ne contrôle M. Duchesneau, et celui-ci, visiblement, a décidé de s’occuper lui-même de son plan de communication.”… “ Bon coup pour TLMEP, mais erreur de jugement de Jacques Duchesneau….” .   Les tirs encadrent la cible.

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/vincent-marissal/201109/22/01-4450460-lego-avant-le-devoir.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4450819_article_POS5

Lysiane Gagnon, l’est beaucoup moins…

(Duchesneau  va parler)… “à  tout le monde et à n’importe qui, alors qu’il était convoqué à une commission parlementaire pour mardi prochain. Interview au Devoir, passage à Tout le monde en parle… et tant pis pour les élus, qui devront attendre leur tour (…) Voilà un comportement qui suinte le mépris envers la classe politique et qui a de quoi vous faire douter, sinon de la crédibilité, du moins du sérieux de M. Duchesneau.”    Elle ne semble pas comprendre que la population est diablement plus importante que les élus. On lui expliquera…

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/lysiane-gagnon/201109/24/01-4451012-la-politique-autrement.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_lysiane-gagnon_3265_section_POS1

Gilbert Lavoie mitraille aux rumeurs. Un peu vache. Disons à l’uranium appauvri:

“Jacques Duchesneau fait le tour des médias d’information sous l’étiquette des incorruptibles. Sa décision d’aller à Tout le monde en parle avant de présenter son rapport en commission parlementaire fait sourciller. M. Duchesneau voudrait faire campagne aux côtés de François Legault qu’il n’agirait pas autrement. Legault voudrait-il d’un tel électron libre? Pas sûr!

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201109/23/01-4450912-labeaume-est-endette-jusquau-cou.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_gilbert-lavoie_3276_section_POS1

François Bourque  du Soleil, lui, y va dans le “ad hominem” .  À boulets rouges sous la ligne de flottaison. C’est le salissage “ésotérique” de Richard Bergeron « qui croyait aux OVNI » qui recommence:

(Duchesneau) “Ses leçons de vie qui flirtent avec l’ésotérisme et les cours de croissance personnelle….” “Un ton et une forme inhabituels pour un sujet qui commanderait de la sobriété (…)  La même sobriété qui aurait voulu que M. Duchesneau attende peut-être d’avoir comparu en commission parlementaire avant de comparaître à Tout le monde en parle””… “Il y en a qui à l’évidence aiment plus que d’autres se retrouver devant les médias….”

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201109/23/01-4450917-le-risque-des-grands-projets.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_francois-bourque_3257_section_POS1

En renfort, Cyberpresse amène un peu de vraie expertise avec Simon Ruel, dans Le Soleil.

Lancer une Commission d’enquête peut entraver les poursuites criminelles “ la voie des enquêtes et poursuites criminelles est privilégiée ou encore la tenue d’une enquête publique est favorisée – les deux n’apparaissent pas conciliables, du moins tant que les enquêtes policières sont en cours” … “ Une commission d’enquête sur l’industrie de la construction, un pensez-y bien…

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201109/23/01-4450790-lenquete-publique-un-pensez-y-bien.php

Et puisque le « reste du Québec » doit aussi s’exprimer, un article de la « Voix de l’Est » de Granby vient nous dire que « Jacques Duchesneau joue à la vedette »

http://www.cyberpresse.ca/la-voix-de-lest/opinions/collaborateurs/201109/23/01-4450819-jacques-duchesneau-joue-a-la-vedette.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4450065_article_POS4

***

Tous ces chroniqueurs de Cyberpresse qui chantent en canon sur un même ton ne me donnent pas une bonne opinion de l’impartialité de la presse.   Où est la liberté d’action du rédactionnel face à l’administration de Gesca ?

Cette levée de boucliers est apparue bien inutile, dimanche soir, car Duchesneau en demandant une « enquête publique à huis-clos devant trois juges » n’a rien proposé qui puisse mettre le gouvernement Charest dans l’embarras.  Il lui offre au contraire une merveilleuse procédure qui lui permettra de sembler donner raison à la population… tout en gardant la vérité sous le boisseau.. Car peut-on douter que ces trois juges seraient parfaitement discrets ?  Il pourra s’en discuter des choses sous ce boisseau …

Ceux qui souhaitaient un choc brutal entre le gouvernement et Duchesneau seront déçus.  Le gouvernement ne perdra pas la face… mais Duchesneau garde tous ses atouts. Gesca a servi une semonce qui semble mal placée et perd un peu plus de crédibilité,  mais ce seront les événements qui suivront qui nous permettrons d’en juger. Le grand gagnant de cette affaire, toutefois, demeure TLMEP… et on le verra dans les sondages de la semaine prochaine.

Je suis curieux de voir comment ceux qui ont le pouvoir politico-financier s’accommoderont  de celui grandissant de ce citoyen Lepage qui est à devenir l’unique faiseur de rois.

Pierre JC Allard

01-09-10

Bastarache: le point de rupture

Qui aurait pensé que le Juge Bastarache passerait à l’Histoire ? Enfin, son nom, plutôt, mais qu’est-on dans l’Histoire sauf un nom !  Oświęcim serait une petite ville industrielle de Pologne sans histoires, si ce n’était  de la mauvaise réputation qu’elle traîne et qui en a fait plus qu’un détail de l’Histoire…

Important un nom. Dans un siècle, au Québec, on confondra peut-être les 2 ou 3 Johnson et même les 2 Bourassa – et qui sait, « les » Trudeau –  mais Bastarache est un nom qui ne s’oubliera pas. C’est le nom d’une rupture.

Pour ceux hors Québec, un mot d’explication. On a tiré le Juge Bastarache de sa retraite pour qu’il préside une Commission d’enquête sur le processus de nomination des juges, processus dont on a contesté l’intégrité.  Important, mais encore bien plus qu’on ne le pensait, car on s’aperçoit  que cette Commission arrive comme la proverbiale paille, pour craquer le dos du chameau.

Il y a longtemps que la confiance se perdait, mais c’est cette Commission en trompe l’œil qui a poussé les citoyens à faire un bilan.  75%  des Québécois ne croient plus  la parole du Premier Ministre; on croit son accusateur.  C’est un seuil dans le rejet du pouvoir. On dira désormais « Bastarache »,  pour marquer la ligne de partage des eaux de l’Histoire du Québec.

Avant, il y aura eu une population jocrisse qui croyait en tous et en n’importe quoi. Ses curés, ses élites, ses journalistes, ses  politiciens, ses syndicats, une affirmation  nationale  progressive et un enrichissement constant dans une économie prospère.

Après, la religion sera apparue une affaire d’enfants ou d’étrangers, les élites comme des intellectuels déphasés ou des bourgeois profiteurs. Les journalistes – à de rares exceptions près – auront été perçus comme les larbins des groupes de presse ou d’inoffensifs protestataires qu’on aura mis au trottoir quand ils refusaient de le faire.  Politiciens et syndicats ? Une même omniprésente corruption. Affirmation nationale ?  En veilleuse.  Enrichissement constant dans une économie prospère ?  Parlons d’autre chose…

Avant, le citoyen lambda, malgré les rumeurs qui volaient parfois de-ci de là, croyait encore qu’il existait un havre  d’honnêteté dans la structure de la société ; une justice rendue par des juges.  Il voyait les avocats comme des exploiteurs sans conscience, mais il croyait fermement qu’il y avait, dans toute cour de justice, un juge  qui agissait de bonne foi. Un homme incorruptible qui cherchait la vérité et voulait la justice. Il pensait que, même accablé par l’argent et le pouvoir, le bon droit pouvait prévaloir.  Il avait des doutes, mais il le croyait. Maintenant, il ne le croit plus.

Maintenant, le citoyen lambda a déjà porté son verdict, avec ce total désintérêt pour les procédures qui est le propre de la justice populaire : il croit que les juges sont nommés arbitrairement par le gouvernement, sur l’avis de gens peu recommandables et qu’ils jugent en fonction des intérêts de ceux qui les ont nommés ou fait nommer. Des preuves ? Le citoyen se contrefiche des preuves formelles.

Il regarde autour de lui et il voit un monde de totale injustice où règne aussi la corruption.  Il fait des liens et des rapports  entre l’injustice qui est partout  et une Justice qui ne semble plus être là.  Il ne donne pas le bénéfice du doute ; il n’a plus de doutes.  Peu lui importe que les trafics d’influence, en supposant qu’il y en ait, ne s’appliqueraient que dans des dossiers « importants ».   Il est maintenant persuadé que même « ses » petites causes à lui ne sont pas jugées impartialement elles non plus.  Il découvre que le type en robe noire qui en décide du sort est un être humain qui a des amis, des parents, des intérêts… peu-têtre des faiblesses.

On vient de tuer ce qui restait de confiance dans l’esprit et le cœur du monde ordinaire. En élargissant l’enquête à la période péquiste – en soi un geste équitable –  Bastarache ne dédouane pas les Libéraux ; il  fait seulement qu’après avoir dit au peuple  « je t’ai trompé », le pouvoir  – qui reste UN, dans l’esprit des gens, quelle que soit sa couleur – lui ajoutera perfidement « …et je t’ai toujours trompé ! », rendant le divorce inévitable.  Bastarache va présider à un divorce.

Quel divorce ?  Le divorce entre  la population – qui prend le nom de peuple dans les grandes occasions – et  une certaine caste dirigeante qui la contrôle, la manipule et l’exploite sous couvert d’une pseudo démocratie qui n’est qu’un leurre. La désacralisation du pouvoir judiciaire qui résulte de l’inouïe stupidité qu’est cette enquête vient compléter, dans l’esprit des gens, la fusion des trois pouvoirs de l’État dans une même turpitude.   Si notre « démocratie », demain, était attaquée, qui prendrait sa défense ?

Dommage pour Bastarache, qui n’a rien à y voir ou si peu, mais il a eu la mauvaise fortune d’être celui dont on a choisi le nom pour désigner cet événement qui marque la rupture.  Dommage.   C’est sérieux, un nom et ça dure.  Monsieur le Juge devrait peut-être en changer …  comme cette petites ville des années quarante – Auschwitz – qui n’avait pas choisi les « industries » qu’on y avait installées.

Pierre JC Allard

13-07-09

284 Adéquistes, surprenez nous !

On ne parle pas assez de l’ADQ. On voit un parti qui est né, a grandi et semble vouloir disparaître avec Mario Dumont. Ce qui n’est pas tout à fait faux – car l’un sans l’autre, ils ne seraient certes pas passés si près du but en 2007 – mais n’est peut-être pas tout à fait vrai, non plus…

Dumont même sans l’ADQ pourrait un jour nous réserver des surprises … et l’ADQ sans Dumont pourrait bien nous surprendre encore plus vite. Ceux qui sont prêts à jeter l’ADQ dans la première fosse commune, sans même lui fermer les yeux, mélangent bien imprudemment structure et conjoncture.

La conjoncture, c’était, en 2007 une profonde désaffection envers Jean Charest se combinant avec une non moins profonde hésitation de la population québécoise à s’identifier au très atypique André Boisclair. Le Québec s’est engouffrée dans la troisième voie, l’ADQ qui était là entre la montagne et le ravin. On pourrait parler d’un vote CONTRE les autres…

La conjoncture, en 2008, c’était faire le choix, non plus tant d’un Premier Ministre – Charest, sécurisant dans son absence d’idées neuves, était unanimement donné gagnant en cette période de grande inquiétude ! – que d’une opposition capable de lui tenir la bride. Entre un PQ pouvant mobiliser la valeur contestataire sûre du mouvement syndical et une ADQ en désarroi d’une victoire dont elle n’avait pas su tirer profit, c’est vers le premier que la population s’est portée. Un vote conjoncturel contre l’ADQ, cette fois, punie de ses atermoiements.

Mais il n’y a pas que la conjoncture qui importe. Il y a la réalité sous-jacente de la structure de l’électorat québécois et de ce que veut cet électorat. Or cette structure favorise l’ADQ. Pas tellement l’ADQ vue comme comme un chef et un programme, que le parti, quel qu’il soit, qui est là où est aujourd’hui l’ADQ dans l’éventail des options politiques qui s’offrent aux Québécois.

L’ADQ incarne un centre-droit nationaliste – mais nationaliste plus de l’association que de la souveraineté – autonomiste, donc, plutôt qu’indépendantiste, traditionaliste et bien enraciné dans le pays réel. C’est l’auditoire de Duplessis, puis de Real Caouette. Parce que les journalistes aiment se penser à gauche, les médias sous-estiment les effectifs de ce groupe de centre-droit dont le biais systématiques de la carte électorale en faveur des régions rurales augmente pourtant encore l’importance.

Ce segment de la population, en 2007, n’a pas voté contre quoi que ce soit, mais POUR les valeurs de l’ADQ. A ce niveau structurel, les électeurs qui en 2008 ont puni l’ADQ qui les avait déçus n’avaient pas, et n’ont pas aujourd’hui, changé leurs valeurs profondes. Il suffit que l’ADQ, ou un parti occupant la même position sur l’échiquier, prône les mêmes valeurs et présente un chef crédible et charismatique, pour que ce vote lui revienne. Et lui revienne augmenté de celui des Libéraux que Charest irrite et des Péquistes qui n’aiment pas Marois, deux sous-groupes qui sont loin d’être négligeables…

En fait, il ne serait absolument pas surprenant que l’ADQ qui aurait cherché et trouvé le chef idoine bondisse immédiatement en tête des sondages. Ce qui est crucial, car seul le doute que peut entretenir l’électorat de centre-droit quant à une éventuelle victoire est un obstacle sérieux à ce que cette victoire n’arrive. Si les sondages prédisent une victoire de l’ADQ, cette victoire devient probable.

Il suffirait que ce chef apporte quelques véritables innovations à son programme pour séduire l’électorat urbain nationaliste de droite sans effrayer ses supporters plus conservateurs, pour que l’ADQ soit identifié au changement… et gagne haut la main les prochaines élections contre un PQ et un PLQ qui n’inspirent aucune passion.

Si les élus de l’ADQ se concertaient et décidaient UNANIMEMENT de proposer le leadership du Parti à une vedette capable de susciter un enthousiasme populaires, ils seraient tous ministres dans un gouvernement adéquiste après les prochaines élections, ce qui serait sans doute la meilleure solution pour le Québec… !

Ils devraient y songer. Quant aux innovations, ils n’auraient qu’à interroger un peu les gens. On serait nombreux à leur en proposer.

Pierre JC Allard

05-05-09

Le proconsul

 

Pendant qu’aux USA on met peu à peu les pendules à l’heure, que les presque-riches se résignent à ce que l’argent ne vale plus rien, que la grippe ci-devant mexicaine a pris un numéro comme un compte en banque suisse et qu’on l’oubliera sans avoir jamais su ce qu’elle contenait…, que se passe-t-il dans les marches septentrionales de l’Empire ?    Au Canada, le peuple en liesse attend que son nouveau proconsul désigné monte les marches du trône.

Ignatieff vient d’être plébiscité à Vancouver.  97% d’appuis à sa nomination sans opposition à la tête du Parti Libéral. Evidemment, on est dans le microcosme d’une convention du dit Parti Lbéral, un milieu bien sympathique, mais ça nous change tout de même des exercices similaires du Parti Conservateur qui sont  la plupart du temps férocement disputés.

 Pourquoi cette différence ? Parce que le Parti Conservateur au pouvoir, c’est l’intermède Tory qu’on accorde pendant qu’on réaménage  la maison des Whigs. Ce n’est pas très sérieux et ça ne dure pas.  Les fonctionnaires prennent  charge le temps que les choses redeviennent normales. On se bât donc âprement pour devenir chef du Parti Conservateur, car c’est un accomplissement auquel ne s’ajoute que bien rarement le plaisir d’aller plus loin. C’est une fin en soi. Un succès personnel.

Devenir chef du Parti libéral, au contraire, n’est qu’une étape dans une marche triomphale vers le pouvoir. Le Parti Libéral est, au Canada, de droit divin, le parti de gouvernance.  Son chef s’attend raisonnablement à conduire ce pays;  sous la tutelle de Washington, bien sûr, mais en ayant tout de même des décisions à prendre.   Il doit bâtir une équipe pour une décennie, peut-être plus. Il a besoin des autres et les autres auront besoin de lui. C’est le Parti qui sera au pouvoir et il y en aura pour tout le monde.   Donc politesse, consensus, unanimité…

Le Parti Libéral n’attend que le moment propice pour revenir au pouvoir. Simple formalité.  S’il n’y est pas revenu plus tôt, c’est qu’il aurait été ennuyeux de devoir suivre les directives d’un administration Bush en fin de règne. Erratique, discréditée, destinée de toute évidence à être le bouc émissaire pour l’histoire de toutes les imperfections de la politique USA depuis 50 ans.  Mieux valait laisser les Conservateurs se compromettre avec ces gens…

 Maintenant,  à Washington, on repart à neuf.  On tourne la page. On s’est donné une nouvelle image : O B A M A ! L’Establishment  va mettre en place une nouvelle forme de gouvernance. Bienveillante. Ouverte au changement. Les grands n’exploiteront pas moins les petits, mais ce sera fait avec plus de délicatesse, dès qu’on aura réglé – aussi brutalement qu’il le faudra – les dossiers hérités d’avant

Une urbanité « Ivy League » va remplacer à Washington la grossièreté ostentatoire d’éleveur de bétail texan  privilégiée par les Bushistes.   Souvenez-vous du film  de Michael Moore : Wolfowitz crachant sur son peigne pour se coiffer… Il n’y aura pas de rustauds dans l’équipe Obama. Du moins pas longtemps. Ils feront le sale travail à faire, puis seront expulsés.

La nouvelle image Obama et le nouveau style de Washington  vont se refléter sur les provinces de l’Empire.  Il faut au Canada un nouveau proconsul, plus acceptable à la Maison Blanche que notre Albertain de transition.  Le Parti Libéral l’a compris. Peut-être tout seul et peut-être parce qu’on le lui a dit, mais l’important est qu’il l’ait compris. Ils sont tous avec lui.

Ignatieff,  issu lui aussi d’Harvard, comme  César lui-même, a reçu la couronne de laurier. Ils sont tous avec lui et les sondages aussi.  Les Libéraux gagneront les prochaines élections en Nouvelle-Écosse, puis attendront le signal pour mettre en marche le cortège triomphal vers Ottawa.

Ave, Proconsul Ignatieff.  Mais souvenons nous qu’il ne fera rien que Cesar Obama n’aura d’abord approuvé.

 

 Pierre JC Allard

06-12-08

LES ÉLECTIONS 2008 AU QUÉBEC – 33 jours et 33 billets -32

Chaque jour un sujet de réflexion et des questions à se poser…

6 décembre (32/33)

DU PAREIL AU MÊME, MAIS…

Pourvu qu’il fasse beau et qu’il fasse doux ! Ce serait bien que les gens qui ont décidé que cette élection ne valait pas une minute d’attention, soit encouragés lundi par un soleil complice a aller s’exprimer. Un vote. Juste un petit vote…

Je suis de ceux qui ont dit. au début de cette campagne, qu’elle battrait sans doute tous les records d’abstention. Quand Jean et Pauline nous ont pondu des promesses-programmes en copiés-collés, ils ne nous ont donné aucune raison non plus de bondir d’enthousiasme. On pouvait parler de la fin de la politique, comme on a parlé de la fin de l’histoire : il n’y a qu’une bonne solution et on la connaît. Les fonctionnaires la connaissent.

Comment, vibrer au simple choix de celui qui l’appliquera, quand les deux prétendants nous ont donné de bonnes raisons de souhaiter que ce ne soit pas eux ? Puisque ce sera du pareil au même, votons QS pour affirmer une prise de position pour la solidarité ou, s’il n’y a pas en soi un Jaurès qui someille, votons Vert et posons un geste pour l’avenir…

Mais le complot d’Ottawa a changé la donne. Si Harper tient tant a un gouvernement majoritaire qu’il force des élections – avec cette grossière provocation de l’élimination des subsides aux partis politiques – et est prêt à se garantir cette majorité en avivant l’opposition entre le Québec et le ROC, au risque que ce pays craque comme un noix, il ne peut y avoir qu’une raison : ON PRÉPARE DES MESURES QUE SEULS ACCEPTERONT DE VOTER DES DÉPUTÉS PARFAITEMENT TENUS EN LAISSE.

On se prépare à nous enlever des droits acquis et a brimer des libertés que nous croyons indiscutables. La violence trop tranparente de la réaction de Gesca à la Coalition – qui risque de priver Harper de ce pouvoir olympien – ne laisse planer aucun doute.

Dans ce contexte, il est VITAL qu’il y ait à Québec un gouvernement qui puisse servir de point de ralliement contre ce coup de force qu’on nous prépare. Il ne s’agit plus de choisir entre Charest et Marois, mais entre un parti Libéral qui ne représente qu’un choix électoral et le PQ, qu’on peit aimer ou non, mais qui est une véritable structure d’encadrement populaire, avec des liens déjà établis avec les syndicats et les autres forces vives de la nation.

Une attaque concertée se prépare pour changer les règles du jeu social et ce n’est qu’autour du PQ que peut s’organiser une résistance. Cette résistance sera plus efficace si le PQ est au pouvoir au Québec ; autrement, on devra lutter a la fois contre les deux paliers de gouvernement et cette résistance n’aura pas la légalité que confère la présence à la tête d’un État. Une situation bien dangereuse, car on n’a pas encore bien saisi ce que sera cette crise.

Pierre JC Allard

05-12-08

LES ÉLECTIONS 2008 AU QUÉBEC – 33 jours et 33 billets -31

Chaque jour un sujet de réflexion et des questions à se poser…

5 décembre (31/33)

Attention, danger !

Pas un seul sondage depuis le débat des chefs. Or il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner que les Libéraux d y ont perdu des plumes. Tiens donc ! On ne veut plus rien voir ? On a arrêté la vidéo de l’opinion publique en marche sur l’image de Charest triomphant. Le PQ vient donc de faire son propre sondage maison – lesquels sont généralement plus fiables que ceux des médias ! – et découvre que Marois est encore à la traîne de Charest par 5,5%, mais en avance sur le vote francophone, ce qui signifie que le gouvernement Charest majoritaire n’est plus une certitude.

Par la même occasion on apprend que Dumont est remonté de 12 à 17%, ce que sa performance au débat justifie amplement. En condamnant ce matin la stratégie de Harper – qui pour garantir sa réélection fait du Québec un bouc émissaire et fait ainsi plus pour la souveraineté du Québec que les deux derniers leaders du PQ réunis! – Mario pourrait prendre encore un ou deux points, lui permettant de garder quelques sièges et son statut de troisième parti.

Et tout ça avant même qu’on n’ait pu noter l’impact sur les sondages du psychodrame d’Ottawa. Parions que les Québécois, qui ont eu durant des années la présence d’esprit de garder l’Union Nationale à Québec face aux Libéraux d’Ottawa, puis celle de voter pour un gouvernement souverainiste ici, tout en s’assurant qu’un gouvernement fédéraliste là empêcherait qu’elle ne se produise, auront cette fois la bonne réaction de basculer vers le PQ socio-démocrate pour se prémunir des horreurs qu’un gouvernement Harper majoritaire pourrait tenter d’imposer.

Si cette saine réaction se produit, on pourrait espérer une fragile victoire du PQ. Un gouvernement minoritaire du PQ est notre meilleur choix. Un gouvernement majoritaire libéral serait le pire, non seulement à cause de la bonne volonté à faire porter le poids de la crise au monde ordinaire qu’on peut imaginer entre les deux partis qu’ont si vaillamment soutenus les hommes de Gesca, mais à cause aussi de la réaction du mode ordinaire à cette gestion de la crise au profit des riches.

Je suis assez vieux pour avoir vu le monde changer. L’oppression n’est plus une option facile. Les inégalités se maintiennent aujourd’hui chez-nous parce qu’on achète la complaisance des plus pauvres en leur donnant une pitance. Si une crise dérapait au point qu’on veuille les en priver, ne serait-ce qu’en réduisant un peu leur quote-part, on serait surpris en haut lieu de voir quelle agressivité a pu se développer au sein de la population.

Dieu nous préserve d’un duo Charest-Harper tous deux majoritaires.

Pierre JC Allard

04-12-08

LES ÉLECTIONS 2008 AU QUÉBEC – 33 jours et 33 billets -30

Chaque jour un sujet de réflexion et des questions à se poser…

4 décembre (30/33)

« Les Français sont des veaux » (C.de Gaulle)

Je ne me permettrais pas de le rappeller, si je ne m’en sentais pas partie prenante. Les médias de Gesca, La Presse en tête, ont lancé un campagne sans réserve contre les Coalitionnistes qui veulent en finir avec Harper. Non seulement tous les chroniqueurs ont été invités à monter à l’assaut, mais les blogues de Cyberpresse sont pleins de commentaires qui viennent en rajouter. Je mets sérieusement en doute l’authenticité de ces commentaires.

Ceux qui ont rassemblé cette milice – ou plus probablement la petite équipe de rédacteurs qui produisent ces messages de supposés blogueurs – ont négligé deux choses : a) celui qui commente ne le fait que bien rarement une seule fois ; les pseudos dans la blogosphère ont un petit air de déjà vu. Quand un survenant apparaît dont le pseudo n’évoque rien, une petite lumière clignote dans l’inconscient. Quand tous ces nouveaux inspirés défendent UNE OPINION QUI EST À L’ENCONTRE DE CELLE DE PRÈS DE 80% DES QUÉBÉCOIS, on se dit que quelque chose se passe… b) l’écriture du blogueur-type est truffée de coquilles et pas seulement par ignorance, surtout parce qu’on est pressé et que l’intendance de l’orthographe suivra… Or, ces nouveaux blogueurs ont un langtage bien plus châtié que la moyenne…

Il se passe quelque chose. Mon opinion est qu’un certain establishment – dont Gesca est l’outil et une partie significative du cerveau – appréhende l’arrivée au pouvoir d’une gauche qui, en cette période de crise, disposerait d’un auditoire réceptif pour introduire dans la société cette équité dont c’est le premier but de l’establishment de se prémunir. On a donc lancé cette opération de manipulation de l’opinion publique en deux volets :

Dans le reste du Canada, on parle du complot des « Three Quebeckers ». Ces êtres différents des Albertains, viscéralement enclins au crime dont on a tant accusé Obama, de vouloir redistribuer un peu la richesse. Au Québec, cette accusation ne conduit personne à l’échafaud ; on tient donc un autre langage. Un galimatias, de constitutionnalisme, d’ironie facile et de mensonges, pour tenter de convaincre les Québécois qu’il ne faut pas empêcher Harper de gouverner a droite ce pays dont les DEUX TIERS DES ÉLECTEURS SOUHAITENT QU’iL LE SOIT AVEC INTELLIGENCE DE LA SITUATION. Ils pensent vraiment que les Québécois sont des veaux.

Pourquoi en parler dans ce billet consacré à nos élections provinciales ? Parce que c’est un même combat. Pendant que Harper continue sa provocation pour obtenir un autre scrutin dont il tirera enfin sa majorité – en faisant une campagne anti-Québec – il devient impérieux que nous, les provinciaux, nous donnions un gouvernement pour maintenir ici nos acquis sociaux.

C’est le moment de tout faire et de conclure toutes les alliances possibles pour que Charest ne soit pas élu. « Libéral », c’est le nom qu’on donne à un Conservateur au Québec. Harper à Ottawa et Charest à Québec, nous seront des veaux et ce sera l’abattoir

Pierre JC Allard

03-12-08

LES ÉLECTIONS 2008 AU QUÉBEC – 33 jours et 33 billets -29

Chaque jour un sujet de réflexion et des questions à se poser…

3 décembre (29/33)

Les priorités

Le brouhaha à Ottawa remet en perspective les conséquences du choix électoral qui sera fait au Québec. On voit d’entrée de jeu que les pouvoirs n’y sont pas pour agir sur la composante monétaire qui est au cœur de la crise. Le Québec sur ce plan n’est pas un gouvernement, seulement un gros ponte, comme une multinationale qui gère des milliards, mais doit s’en remettre à son pouvoir de persuasion pour obtenir le cadre législatif et règlementaire qu’elle juge souhaitable.

Une sérieuse limitation de sa gouvernance qui semble apporter de l’eau au moulin indépendantiste… jusqu’à ce qu’on regarde les choses d’un peu plus près, pour constater que le système monétaire international, par un réseau dense d’accords et de non-dits, est devenu indépendant du pouvoir politique, sauf peut-être celui des USA auquel il n’obéit pas tant qu’il en phagocyte les éléments. Les mesures que peut prendre le gouvernement canadien sont elles-mêmes bien limitées.

En fait, ce n’est pas sur la crise que peut agir le gouvernement du Québec, mais sur les effets de la crise sur les Québécois. De sorte que ce que tous les partis au Québec proposent – saupoudrer des subsides pour créer des emploi – a le démérite de l’approche Paulson aux USA, qui donne de l’argent aux institutions financières en espérant qu’elles le prêteront et que les roues se remettront à tourner. Elles le feront… quand les intermédiaires se seront servis.

La première chose que doit faire le gouvernement de Québec, c’est de s’assurer que TOUS LES PAIEMENTS DE TRANSFERT (pensions, allocations familiales, prestations pour chômage, bien-être, etc ) sont finement indéxés mensuellement pour protéger les citoyens qui touchent ces paiements et qui seraient autrement les premières victimes de la crise. Cette indexation n’est possible que si le principe de solidarité est reconnu qui augmentera automatiquement les taxes directes pour que soient perçus les montants nécessaires pour en compenser les coûts.

La deuxieme est de garantir les obligations de toutes les institutions financières qui relèvent du gouvernement de Québec. Cette garantie, toutefois, ne sera jamais un don, mais un prêt à l’institution, et l’institution qui devra y recourir sera en tutelle de l’État jusqu’à ce que le prêt ait été entièrement remboursé.

La troisième est l’exécution accélérée des travaux d’infrastructure, sous l’égide d’une corporation autonome qui empruntera de l’État – remboursable en 30 ans – mais pourra aussi conclure ses propres ententes avec le secteur privé, afin qu’une part des frais en soit éventuellement assumée par les utilisateurs. Libre à l’État, quand viendront des jours meilleurs, de « re-nationaliser » ces services et de les rendre gratuits pour tous.

Pierre JC Allard

02-12-08

LES ÉLECTIONS 2008 AU QUÉBEC – 33 jours et 33 billets -28

Chaque jour un sujet de réflexion et des questions à se poser…

2 décembre (28/33)

Les Anticomplotistes

Tout n’a pas commencé avec la chute des tours du World Trade Center le « 911 », mais c’est à partir de là que c’est devenu très grave. Il y a toujours eu des gens pour penser que l’explosion du « Maine », le bombardement de Pearl Harbour, le soin qu’on a mis a ce que Hess ne raconte jamais son histoire et mille autre faits pouvaient cacher autre chose. Pour chacun qui l’a pensé, il y a eu quelqu’un pour dire « paranoia ! ».

A chaque complot vrai ou présumé, il y a ceux qui y croient… et ceux qui n’y croient pas. Il y a toujours eu des gens naïfs qui croient à toutes les rumeurs de complots… et d’autre encore plus naïfs qui pensent qu’il n’y a jamais de complots : les « anticomplotistes ». A partir d’un certain seuil, l’anticomplotisme est une forme de stupidité.

Une stupidité, car dès que deux personnes qui visent un but arriment leurs actions et font en sorte que les autres ne le sachent pas, il y a un complot. Toutes les transaction d’affaires sont des complots. Toutes les stratégies sont des complots. La plupart des rendez-vous galants sont des complots et ce qu’on en dit dans les « powder rooms » en est bien souvent d’autres…

Penser que les partis politiques relatent des faits véridiques et les commentent en toute franchise, sans autre but que le bien du peuple, est d’une naïveté qui confine à la stupidité. Croire que quoi que ce soit qu’on nous dit est bien « toute la vérité et rien que la vérité » est une faiblesse de jocrisse. Je suis donc un peu las de voir des gens qu’on souhaiterait plus doués ou moins hypocrites, déchirer leurs vêtements d’indignation quand on leur dit que la crise financière actuelle est un complot.

Elle n’est pas un complot parce qu’elle n’est pas pas bien réelle, mais parce qu’elle n’a pas eu les causes qu’on nous dit et mènera encore moins aux conséquences qu’on nous annonce. Elle est un complot parce que tout ce qui bouge dans l’univers politico-financier ne cherche pas à la regler, mais à en tirer parti pour ses propres intérêts.

Cela vaut aussi pour ceux chez-nous qui proposent des solutions à la crise, en en disant le moins possible sur les moyens qu’ils prendront pour la résoudre, ce qui leur donne la plus grande liberté de manœuvre pour danser ça en tango quand vous vous serez jeté dans leur bras. Un pas en arrière aussi souvent qu’un pas en avant… et vous coller de très près.

Ne croyez pas trop que vos partenaires vous aiment. Le tango a été d »abord une danse de voyous. Regardez votre danseur mondain dans les yeux : vous verrez « complot » au fond de sa prunelle.

Pierre JC Allard

01-12-08

LES ÉLECTIONS 2008 AU QUÉBEC – 33 jours et 33 billets -27

Chaque jour un sujet de réflexion et des questions à se poser…

1 décembre (27/33)

DEMOS VOUS DIT M…

Pendant qu’on essaie de régler nos problèmes entre nous au Québec, les cousins Stephen et Stéphane de la grande famille élargie recommencent à se bagarrer et risquent de nous distraire. On croyait que les gens d’Ottawa nous laisseraient respirer une peu… Bon, de toute façon on en reparlera. Ce qui me chicote un peu, ce matin, c’est qu’ils nous dérangent.

Parce que le Stephen qu’on vient d’élire pose des gestes qui font douter de son sérieux, on a Jean Charest ici qui vient nous dire que c’est très dangereux les gouvernements minoritaires… Parfois , vous savez, ça ne dure pas. Pour un oui, pour un non, il faudrait vous déranger encore. Donnez-moi une majorité et c’est juré, vous n’en entendrez plus parler.

Ciel ! La vésanie est contagieuse ! Surtout, la folie vient sous diverses formes. Alors que celle de Harper est de la forme hubris (arrogance), celle de Charest n’est pas tant de se penser au-dessus de tous, que de nous croire en-dessous de tout.

Le Québécois moyen, qui n’est pas plus moyen que le Canadien moyen, comprend que le coup de force qu’a tenté Harper est létal pour la démocratie et que ce retour en arrière pour un financement des partis politiques par et pour les copains doit être tué dans l’œuf. Et cela, sans même penser aux mesures ahurissantes en période de crise que les Conservateurs proposent ! HEUREUSEMENT, ils sont minoritaires et Demos – le peuple démocratique – va pouvoir s’opposer, par la vois de ses représentants,

Dans une minute d’aberration, Charest nous dit qu’il suffit de lui donner une majorité pour qu’il puisse faire toutes les bêtises qu’il voudra sans que nous puissions rien faire. Demos aura les mains liées, – (expression populaire ces jours-ci, qui prend ici tout son sens) – et un gouvernement libéral pourra gérer la crise à sa guise, sans nous « déranger ». Il pourra mettre le feu à l’écurie sans réveiller les chevaux… et même à la maison.

Il pourra faire face à la tempête « à la Paulson, en donnant des parapluies aux amis et en disant aux autres qu’il y aura un jour des serviettes… quand on aura les moyens. Avec un gouvernement majoritaire, on peut penser à une gestion dont celle de la Caisse de dépôt et placement pourrait être prémonitoire. Des pertes – on s’y attendait – mais surtout une volonté ferme de NE PAS faire la lumière.

Typique de l’approche libérale, de penser que la transparence est vraiment un inconvénient. Tout ce qui pourrait éveiller Démos est une menace pour les copains. Vite une majorité, et vous serez tranquilles, qu’il nous dit… Mais le peuple ne veut pas être tranquille, car l’incendie couve. Demos, c’est vous et c’est moi, qui voulons être aux aguets et garder par devers nous les clefs de l’écurie… NON à une majorité pour Jean Charest.

Pierre JC Allard

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