Nouvelle Societe

29-10-12

UNE morale et un million de religions

Filed under: Actualité,Auteur — pierrejcallard @ 4:33

J’ai parlé, la semaine dernière, de l’urgence qu’apparaisse dans le monde une nouvelle morale qui tienne compte, entre autres, des vertus essentielles  « collectives » que sont devenues la solidarité et la tolérance,  mais sans sauter dans les bras des religions …et encore moins tomber entre leurs mains!  Est-ce possible ?… rappelons d’abord précisément la distinction a faire.

D’abord, l’éthique et la morale. Tout individu a des valeurs.  Ces valeurs sont les critères qui déterminent les décisions qu’il prend et donc les gestes  qu’il pose.  C’est cette combinaison unique de valeurs qui lui confére  son identité  et fait de lui une « personne » , avec sa propre « culture » différente de toutes les autres et peu ou prou distincte de la culture de référence à laquelle il dira et/ou on dira qu’il appartient.

Qu’il ait été affublé de ces valeurs par son éducation, ou que ce soit son expérience  qui l’ait conduit à les faire siennes, chacun veut voir son éthique  comme un tout bien structuré. On ne peut pas, sans perdre la raison, se soustraire beaucoup ni lontemps à la contrainte de garder à sa propre éthique une cohérence interne.

On ne peut  pas vraiment TRICHER avec ce qu’on perçoit de sa propre éthique, car elle semble s’imposer,  pas plus qu’on ne peut facilement se convaincre que ce que l’on voit n’existe pas. Mais on peut PÉCHER hardiment contre sa propre éthique, chacun pouvant s’en accommoder…

Quand on vit en société, un consensus peut donc s’établir sur une MORALE  qui reflétera ce que l’on est tous d’accord pour respecter et que devra refléter la loi. Chacun sera un peu en porte à faux, mais le résultat sera un compromis  fonctionnel. Entre gens de même culture de référence, on peut arriver à ce ompromie.   UNE morale et une seule, en Occident, est un but raisonnable à atteindre.

Et la religion ?  La religion commence là où finit la raison.  Elle n’est pas soumise à la  contrainte d’une cohérence interne, car elle s’appuie sur la foi. La religion, nous l’avons dit, met la foi au dessus de la raison et supprime donc la seule autorité qui pourrait arbitrer les  conflits entre croyants de fois diverses.  Pour cette raison, la foi est un obstacle a l’évolution harmonieuse de toute société qui n’est pas composée de croyants d’un même religion.

Si la religion a ce travers, pourquoi même parler ici de religion ?  Parce qu’avoir une morale ne garantit pas qu’on la respectera.  L’individu, que ça nous plaise ou non, a prouvé au cours de l’Histoire qu’il avait besoin d’un modèle de rétribution du bien par la récompense et du mal par le châtiment, ajoutant a celui visible un autre monde dans l’au-dela qui puisse pallier les insuffisances du premier.

Si l’individu en est empêché, c’est son éthique qui en souffre et nous avons, comme aujourd’hui, une société amorale où dominent progressivement les éléments immoraux. La « vertu pour la vertu » n’est pas un scénario, gagnant, si ce n’est pour une toute petite minorité … Le Stoïcisme n’a pas été une solution satisfaisante à la déchéance des dieux du pantheon romain…  La plebe est allé en masse vers Mithra et Jésus, qui promettaient une rétribution.

Le régime soviétique n’a pas maintenu longtemps, non plus, le dévouement à un monde meilleur de « lendemains qui chantent ».  Quand on fait disparaitre cette fameuse « pie in the sky » dont se moquait les marxistes, on s’apercoit vite qu’entre deux « tartes sur la terre », tout le monde prend la plus grosse, la moins chère… et la plus facile a prendre.

Dans la situation présente, alors que notre  survie comme société dépend de l’avénement d’une nouvelle morale, pouvons nous penser que nous ferons l’économie de l’éclosion d’une nouvelle ferveur religieuse. ? Je ne le crois pas.  Sans la foi en « autre chose » – qui justifiera les notions de générosité et de paix en y accolant la promesse d’une récompense au-delà  du cours de cette vie – ils seront bien peu  nombreux à accepter de sacrifier une parcelle de celle-ci par simple respect du bien et amour des autres.

Est-ce à dire que nous devions attendre qu’une nouvelle religion conquérante déferle sur le monde, celle des Islamistes, des Fondamentalistes américains, ou de l’une ou l’autre des petites sectes qui, en ces temps d’Internet, pourraient prendre le « marché de la foi » au prix de quelques miracles et oraisons ?

Je pense, au contraire, que cette montée d’un fanatisme qui trouverait comme d’habitude son plein développement et donc toute sa malice dans une alliance étroite avec le pouvoir politique , peut être  contrariée.  Elle peut l’être par un effort pour que s’établisse  une morale universelle qui ne s’appuiera pas sur UNE foi et UNE religion, mais sur une myriade de croyances.. Autant de croyance, qu’il y a de croyants, chacun ayant  la sienne en ce qu’il voudra et y trouvant l’espoir – ou la menace – d’une retribution de ses œuvres.

Dieu ne peut-il pas avoir, pour ceux qui veulent le trouver, autant de facettes que peut en prendre leur foi ?  Or, ce Dieu que chacun bâtirait a son image serait le parfait « juge équitable » dont l’être humsin semble avoir besoin, pour que chacun puisse chosir de faire le bien plutôt que le mal sans se sentir floué.

L’avantage de cette multiplicité ? Le danger des religions, c’est leur masse, vite critique, et l’énergie qu’elles peuvent canaliser dans toute direction, bonne ou mauvaise, au gré des caprices  de quelques individus.

La foi ne disparaîtra pas, ni le besoin d’un sens à cette vie,  prenant la forme d’une rétribution attendue. Quand chaque croyant est littéralement un « libre penseur », toutefois, le danger que porte la foi disparaît.  Quand coexistent des milliers de religions, Il ne reste de significatif qu’un accord sur une morale qui fait consensus et dont tout dogmatisme a été extirpé.  C’est la grâce à se souhaiter.  Amen.

Pierre JC Allard

4 commentaires »

  1. Ce que l’on observe chez l’humain

    1. L’importance manifeste qu’il travaille et se forge un modèle du monde pour s’y développer dans les meilleures conditions ;
    2. Sa faculté à réaliser l’immensité des richesses qu’il possède, à ne plus savoir qu’en faire, lorsqu’il est perdu au milieu de la nature, alors qu’il est en proie à la peur de ne pas en posséder suffisamment lorsqu’il est parmi les siens ;
    3. Sa tendance à suivre le mouvement général de son espèce tout en s’ouvrant à l’inconnu comme s’il cherchait un chemin à arpenter ensemble alors que dans le même temps il s’entraine à courir seul contre les autres.
    4. Sa constitution matérielle et immatérielle à travers laquelle il semble condamné à reproduire des cycles de vie et de mort.
    5. Ses deux plus grandes inventions : la roue et le taux d’intérêt.

    Ces observations nous suggèrent que l’existence de l’Homme a une raison, que l’on considère comme importante ou non, qui doit avoir un lien avec la durabilité de son développement, rien de plus. C’est pour cela que nous avançons.

    Histoire

    L’aube de l’Humanité, en tant qu’homo-sapiens a été marquée par la maitrise du feu, la naissance de l’outil, de l’art, de l’agriculture, de l’élevage et de la roue. C’est l’ère de la découverte. Il communique et s’ouvre au monde. Puis vers le XXVème siècle av. J.C. une nouvelle période commence au début de l’écriture sumérienne cunéiforme en Mésopotamie et hiéroglyphe en Egypte, avec les premiers textes traitants du divin, ou d’économie, ainsi que l’avènement des premières grandes civilisations. Elle se termine aux premières importantes évolutions techniques du Vème siècle de notre ère en métallurgie notamment : c’est l’ère du développement, l’Antiquité. A cette époque, la science et la Religion évoluent de manière très étroite, les différents modèles de l’univers admis dépendant fortement de préceptes religieux. Ensuite, jusqu’au milieu du XIème siècle, l’Homme rentre dans une période commençant en Amérique par la fondation de l’empire inca, en Afrique par la construction des premiers monuments de la ville de Zimbabwe, et en Eurasie par les premières croisades. C’est l’ère de maturité. La Religion atteint une force très importante. C’est la première partie du moyen âge, caractérisée par un ralentissement scientifique. Une évolution importante à noter néanmoins étant l’invention du moulin. Enfin, les grandes explorations du monde et de l’univers impliquant toujours plus fortement l’Homme dans l’avenir du monde voire, de l’univers ont fait entrer l’Humanité dans l’ère de la compréhension. Période pendant laquelle la science s’accélère alors que l’importance de la religion recule et que l’on note une nette intensification du comportement destructeur de l’Homme entre l’échec de son retour en Afrique, le déclenchement de guerres mondiales et la perte de contrôle du système économique, social et écologique.

    L’Afrique

    La barrière saharienne a enclavé un peuple qui a vu son niveau culturelle stagner pendant des millénaires pour devenir d’abord esclaves entre eux, puis esclaves du monde arabe et enfin esclave du monde entier (on précise quand même que l’esclavagisme a existé depuis toujours partout dans le monde), le tout avec une cruauté qu’aucun d’entre nous ne semble prêt à assumer. C’est d’ailleurs pour ces raisons que brutalement ce peuple a connu la décolonisation laissant place à trois réalités latentes que l’on nomme l' »angry-power » (haine souvent agrémentée d’une évidente incompétence), le « néo-colonialisme » (ou comment remplacer l’esclavagisme par l’exploitation) et l' »ingérance » (financement d’actions politiques par les gouvernements du Nord). Aujourd’hui, quoiqu’on dise du développement de l’Afrique, le peuple des « terres », celui des pauvres, est celui qui croît le plus rapidement et sauf si l’Afrique connaît une croissance d’au moins 7% par an pendant 50 ans, et en considérant que le système social soit performant (ce que même la Chine et l’Inde – qui réunis sont démographiquement équivalents à l’Afrique – ne feront jamais, et ils sont loin d’avoir les mêmes complexités ethniques et politiques qui existent sur le continent africain), il n’existe aucune solution interne au problème du continent africain (et sachant que même si le monde extérieur le voulait il n’aurait jamais les moyens d’accueillir correctement cette immense population, et pire, la haine raciale risque d’aller en s’empirant). Pourtant si aucune solution n’est trouvé, c’est bien l’économie mondiale qui risque d’entrée en guerre pour le contrôle des ressources primaires dans un cadre d’inégalité internationale exacerbée. De plus, à quelques rares exceptions, les réussites sur ce continent sont encore en grande majorité celles d’étrangers. Quatre issues possibles se posent :

    1. Trouver le moyen d’accomplir durablement le développement de l’Afrique subsaharienne ;
    2. Unifier et stabiliser les économies du reste du monde notamment pour avoir la force nécessaire pour absorber dans les meilleures conditions, et durablement l’Afrique, dans l’égalité des peuples ;
    3. Séparer le monde en deux ;
    4. Miser sur une révolution technologique majeure indéterminée.

    L’industrie monétaire

    Pour toute industrie, l’évolution technologique, en considérant le côté destructeur de l’innovation est corrigé en fonction de la disponibilité et de l’accessibilité de capitaux liquides ainsi que d’une correcte redistribution sociale, est le principal facteur de développement économique, du moins dans le champ industriel concerné. Et en temps de problème de prix de marché, de crise managériale, l’automobile fait partie de ces secteurs avec celui de la nourriture, de la santé, de la téléphonie, de l’énergie, mais surtout de la monnaie, pour qui, même si la production n’est pas fiable, le consommateur, à cause de l’importance de ces biens, poussent la production. Tous ces secteurs doivent effectuer une innovation dans le système de production. Si aujourd’hui le monde réfléchit à des politiques monétaires non conventionnelles ou à la révision des réserves fractionnaires ou encore à la révision du système de crédit et d’imposition du capital, c’est bien parce qu’il y a nécessité urgente de révolutionner la production de monnaie.

    Paradigme

    Scientifiquement parlant, le point commun à toute chose observée est qu’elle est observée. Donc le principe fondamental de toute chose, de tout point de vue et à toute échelle est l’observation. C’est en se focalisant sur la Chose que le concept de Dieu est né alors qu’il s’agît d’un fait. Le fait qu’un évènement dépend de l’évènement passé quand chaque évènement trouve son évidence dans l’évènement global futur, et que chaque pensée trouve sa raison dans la pensée globale passée quand une pensée dépend de la pensée future. Si le fait de l’existence de Dieu est encore discutée aujourd’hui c’est parce qu’il n’est pas tout à fait ce qu’il a été enseigné jusqu’ici (laissant la porte ouverte à de nombreuses démonstrations fallacieuses de son existence ou de sa non-inexistence car basées sur des acceptions totalement erronées). Le principe de Dieu n’a rien d’une religion, il est à la racine de toute science. Le principe que l’univers parle et écoute en même temps.

    Le fondamental est un schéma qui se fait la synthèse de tous les mouvements religieux, tous les mouvements humains

    Commentaire par Jean — 17-01-13 @ 6:18

  2. .

    Commentaire par Jean — 17-01-13 @ 6:18

  3. @ Jean

    Ma proposition concrète est qu’on laisse Dieu à son mystère, mais si vous voulez en parler….

    Pour en finir avec Dieu… et avec l’athéisme

    Commentaire par pierrejcallard — 28-01-13 @ 9:52

  4. @ Jean

    Si vous voulez faire de ce commentaire bien intéressant un ou plusieurs articles, ils seront publiés sur CentPapiers. Il vous suffit de les présenter: http://www.centpapiers.com

    pjca

    Commentaire par pierrejcallard — 28-01-13 @ 10:04


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