Chaque jour un sujet de réflexion et des questions à se poser…
7 novembre (3/33)
UN POUR TOUS….
Le but de ce billet n’est pas de répéter ce que tout a le monde a dit, surtout quand l’évidence s’impose et que le bon sens prévaut. Je vais donc d’abord m’éviter une tâche fastidieuse en vous référant à la chronique de Jean-Robert Sansfaçon dans Le Devoir de ce matin. La substantifique moelle de ce que combinent nos hommes politiques est là en clair et concis. Comme le deuxième Dupond, je dirais même plus: c’est concis et parfaitement clair.
Pour résumer cette concision en un mot, disons INUTILITÉ. Cette élection est inutile. Nos politiciens sont inutiles. Relisez encore une fois le texte de Sansfaçon et vous verrez se dessiner en filigrane la Pensée. La pensée néo-liberale une et indivisible, dans toute sa pureté. On va mettre un peu de fric ici et un peu de fric là, pour créer des emplois et redistribuer un peu le revenu, pour corriger à corps défendant ce que la main invisible du marché nous a fait. La Main Invisible dont on continuera a dire qu’elle ne se trompe jamais…
On fera ce qu’il faudra, mais la grande question à nos politiciens qui me brule les lèvres – et sans doute celles de quiconque n’a pas été lobotomisé par le scalpel de la bien-pensance économique – c’est : pourquoi n’avez-vous pas fait auparavant ce qu’il vous semble maintenant à tous si absolument impérieux de faire ? Pourquoi, petits cachottiers, semblez-vous tous avoir eu simultanément accès à la gràce d’état ? A quoi pensiez-vous, hier ? On hésite entre deux explications, également choquantes, inquiétantes…
La première, c’est qu’on savait que la crise arrivait en trompe, mais qu’on a pris le temps de vider toutes les bouteilles jusqu’à la dernière goutte avant de quitter le pique-nique… il y aura des gens pour mettre tout ça en ordre sous la pluie, pendant que les politiciens seront à couvert…. La deuxième, c’est que nos chefs n’ont rien vu, parce qu’ils n’ont pas la moindre idée du fonctionnement de l’économie ni de la société ; il y a des fonctionnaires mandarins qui s’en occupent, prenant leurs instructions ailleurs et n’avisant les politiciens de l’histoire qu’ils devront raconter que lorsqu’il faut rassurer le bon peuple.
Généralement on leur fournit a chacun une version différente, ce qui permet une discussion démocratique sur les franges du tapis pendant que le pouvoir financier continue de tricoter la moquette avec le seul fil qu’il sait tisser, mais cette fois on s’est attardé, alors on leur a donné à tous la même partition. Vous chanterez en canon, les enfants, c’est vous, la chorale. Nous, financiers, sommes les maîtres..
Puisque le marguillier, le bedeau et la dame patronnesse nous fredonnent le même refrain, nous savons cette fois mieux que jamais ce qu’on va nous turlurer après cette élection. On n’a qu’à écouter la fanfare USA, dans la pièce à côté. Une rengaine à la Paulson qui va nous donner du Bobin Hood inversé, avec plus de protection pour les riches et un minimum pour les démunis. Etait-ce vraiment la peine de nous inviter à l’église ?
Finissons sur une note joyeuse. Luc Godbout, économiste, est apparu hier pour nous dire qu’a defaut d’être vraiment les « plus meilleurs » à la Chrétien, nous, Québécois, sommes aujourd’hui les moins pires du monde occidental. La fiscalité et la politique sociale du Québec se combinent pour nous donner 5/5 partout et les nuages qui sont noirs partout ailleurs ne sont ici que gris acier. A chaque politicien, maintenant, de nous dire que c’est grâce à lui et qu’on va faire tous ces changements pour que ça ne change pas.
Luc nous dit du gentil quand on en a bien besoin, avec cette bonhomie « à la René » qui suscite la confiance. Je n’ai pas regardé ses chiffres, mais il a a une bonne bouille a ne pas dire de grossières faussetés. Il ira loin ce petit… Reste à voir s’il le fera en rebelle, comme Lauzon, ou se mettra a l’apprentissage intensif de la langue de bois. Un homme à suivre.
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